Le drame de la femme sera revisité par de talentueuses comédiennes : Nadia Talbi, Mounira Roubhi Fissa, Samia Méziane et Adila Bendimerad. L’homme, quant à lui, sera présent symboliquement, mais totalement absent sur scène.
Le jeune metteur en scène, Ahmed Laggoune, a animé, hier matin au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, une conférence de presse autour de sa pièce Fawdha, toute dernière production du TNA.
Adaptée et traduite vers l’algérien, d’après l’œuvre éponyme du dramaturge, comédien et metteur en scène syrien Abdemouneïm Amayri, la pièce, d’une durée d’une heure, dresse le portrait de quatre femmes, pas très gâtées par la vie.
La première, incarnée par Nadia Talbi, qui signe son grand retour au théâtre après une longue période d’absence, a perdu son fiancé la nuit de leurs noces, la seconde (Samia Méziane) est une jeune femme qui cherche symboliquement son père auprès de tous les hommes, la troisième (Adila Bendimerad) a été abandonnée par son amoureux après qu’elle se soit retrouvée enceinte et la quatrième (Mounira Roubhi Fissa) a pris la fuite lorsque ses parents ont décidé de la marier de force à un homme plus âgé que son père.
Ces quatre femmes ont tout quitté pour tout recommencer… dans la grande ville où il est plus facile de [se] cacher. Ces femmes portent un bien lourd fardeau et cachent des blessures qui ne cicatriseront, sans doute, jamais.
Écrite initialement pour six personnages, la pièce d’Ahmed Laggoune sera incarnée par quatre femmes seulement. “Je me suis débarrassé de deux personnages car l’auteur ne les a pas caractérisés.
Il a, en fait, écrit cette pièce avec la plume d’un metteur en scène”, a-t-il expliqué. Le metteur en scène a également dévoilé qu’“il n’y a que des monologues dans cette pièce. Il y a beaucoup de symboles aussi”. Ahmed Laggoune, qui a confié que c’était l’audace du dramaturge qui a favorisé le choix de ce texte, a également revendiqué un côté brechtien dans Fawdha dont la scénographie a été réalisée avant le début du travail sur la mise en scène, “ce qui laisse une liberté au metteur en scène”.
Présente à cette conférence de presse, Adila Bendimerad, l’une des comédiennes de Fawdha, a déclaré : “C’est une pièce qui convoque des choses invisibles. Elle est assez cruelle parce qu’elle parle de l’exclusion sociale.”
Évoquant les monologues qui composent la pièce et qui pourraient laisser croire qu’il n’y aura pas d’échanges entre les comédiennes, la comédienne a révélé : “Il n’y a pas de dialogue écrit dans le texte, mais il y a un dialogue dans la mise en scène.” Cette dernière a complètement réécrit la pièce. Rendez-vous est donc pris pour mardi soir à la grande salle Mustapha-Kateb (TNA) pour la générale de Fawdha où il sera question de quatre histoires, quatre destins dans un même contexte, confrontés à la même réalité.
Représentation de Fawdha
les 6 et 7 octobre à 19h
au TNA. La pièce sera également jouée les 8 et 9 octobre à 16h, toujours au TNA.