La décision du gouvernement de geler le recrutement dans la Fonction publique durant l’année prochaine a suscité de vives réactions chez certains syndicats autonomes et représentants de chômeurs et travailleurs du pré-emploi. L’Éconews livre leurs réactions.
Snapest : «C’est l’éducation qui subira les dommages collatéraux»
La crise qui se pointe à l’horizon risque de toucher encore la classe moyenne et épargné ceux qui ont tiré profit de l’embellie financière qu’a connue notre pays, regrette d’emblée Meziane Meriane, le porte-parole du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Snapest).
« Comme à chaque fois, au lieu de réduire les salaires les plus élevés, c’est la classe moyenne qui devra supporter les situations de crise. C’est malheureux ! C’est l’éducation qui subira les dommages collatéraux, d’autant qu’un grand besoin a été exprimé au niveau du secondaire en terme d’enseignants», a-t-il ajouté avant d’annoncer « la tenue d’un conseil national du Snapest le 28 de ce mois pour discuter de la situation et prendre les mesures que nous jugeront nécessaires ».
Comité national du pré-emploi : «C’est une mesure injuste»
« La diversification de l’économie est restée pendant longtemps au stade des vœux pieux. L’Etat n’a jamais penché de manière sérieuse sur cette question et aujourd’hui, au moment où la crise s’est installée, ils prennent des décisions hâtives, voire aléatoires », estime Abdenour Oudjedi, coordinateur national du Comité national du pré-emploi et filet social.
C’est une décision qui « tombe mal », selon lui, et ce, « au moment où nous attendions l’insertion définitive des travailleurs du près-emploi et la fin de leur précarité ».
« C’est une mesure injuste », a-t-il lancé. Et à cet égard, il n’a pas écarté un éventuel mouvement de protestation dans les jours à venir en coordination avec des mouvements estudiantins.
CNDDC : «Il s’agit d’une manœuvre»
« C’est une manœuvre désespérée des autorités pour détourner l’attention des chômeurs et mettre au placard leurs revendications », soutient l’ancien coordinateur du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Tahar Belabès qui considère à cet effet que la décision du gouvernement de suspendre les recrutements dans la fonction publique « ne concerne les chômeurs ni de près ni de loin ».
« Nous allons tenir une rencontre nationale pour examiner cette situation », a-t-il ajouté avant de souligner que la situation est toujours tendue à Ouargla entre les jeunes chômeurs et les autorités locales.
Khelifa Litamine