Gel de la grève de l’intersyndicale de la santé ,Dans l’attente du dialogue 

Gel de la grève de l’intersyndicale de la santé ,Dans l’attente du dialogue 

Les trois syndicats n’ont toujours pas reçu d’invitation au dialogue comme l’avait promis le directeur de cabinet du département de la Santé lors de l’audience de mercredi dernier.

L’Intersyndicale des professionnels de la santé (Snpssp, Snapsy et Snpsp) vient de donner une nouvelle tournure au conflit qui l’oppose au département de tutelle. Après cinq semaines de grève, les trois syndicats ont décidé de baisser la pression. Comme pour renvoyer l’ascenseur au directeur de cabinet qui les a reçus mercredi dernier et qui s’est engagé à relancer les entretiens bilatéraux, les syndicats ont opté pour la sagesse.

Gel de la grève de trois jours par semaine lancée au début du mois de mai dernier. Telle est la décision prise par les conseils nationaux des trois syndicats et entériné au sein de cette structure de concertation. C’est ce qu’a annoncé, hier, le porte-parole de l’ISPS lors d’un point de presse tenu au siège du Snpssp pour faire un état des lieux de la situation et “prendre à témoin l’opinion publique”. “L’ISPS a pris acte de la réouverture du dialogue intervenu le 5 juin à la cinquième semaine de grève”, note le communiqué remis par l’Intersyndicale. Et de souligner : “Dans une prise de responsabilité devant la situation actuelle du système de santé avec prise en compte des intérêts du malade et de la population, l’Intersyndicale décide du gel de la grève.” Un pas positif que les syndicats ont voulu faire pour “prouver leur engagement et leur responsabilité”. Il semblerait, toutefois, que la tutelle n’est pas sur la même longueur d’onde avec ces partenaires sociaux. “Aucune invitation au dialogue n’a été reçue par les trois syndicats.” Et pourtant lors de l’audience du 5 juin, le directeur de cabinet s’est engagé à relancer le dialogue au début de la semaine en cours, voire aujourd’hui même, expliquent les trois conférenciers. “Il n’y a eu aucun contact à ce jour”, a révélé le docteur Merabet, espérant que les choses vont aller rapidement et que les échéanciers du dialogue vont être écourtés pour assurer une bonne rentrée sociale. “Nous avons pris notre responsabilité, à la tutelle de prendre la sienne”, a indiqué le docteur Yousfi. Et de regretter qu’il “ait fallu cinq semaines de grève pour que l’on arrache la réouverture du dialogue.” Pour le responsable du Snapsy, “la balle est dans le camp de la tutelle pour répondre à toutes les revendications sur lesquelles aucun compromis ne sera fait. Nous faisons confiance à notre ministère, alors attendons de voir quel sera le devenir de cette confiance”.

Des cadres supérieurs alimentent la protestation

Revenant sur les revendications des professionnels de la santé, le docteur Merabet fera remarquer que l’essentiel des doléances n’a toujours pas été satisfait. “Les raisons de la protestation des années précédentes sont toujours là.” La raison ? Les conférenciers pointent un doigt accusateur en direction des cadres de la tutelle qui ne cessent d’alimenter la contestation. “Certains responsables au ministère de la Santé font tout pour maintenir la pression et le pourrissement pour préserver leurs postes car, en dehors des protestations, ils n’ont aucune existence”, a soutenu le docteur Merabet. “Ce sont des lobbies qui ne pensent pas aux malades. Leur seul souci est de préserver leur décret de nomination en entretenant le blocage”, a ajouté pour sa part le docteur Yousfi. Un appel est lancé, par ailleurs,

aux associations qui se sont manifestées lors de la grève pour réclamer l’ouverture du dialogue. “Les associations qui ont été instrumentalisées pour casser la grève doivent se positionner aujourd’hui.”

Enfin, les syndicats réitèrent certes leur appel à l’ouverture officielle du dialogue, mais ne comptent pas attendre indéfiniment. “Les conseils nationaux seront convoqués ultérieurement pour réévaluer l’état d’avancement des différents dossiers.” Le département de Ziari a tout intérêt à ouvrir le dialogue pour ne pas replonger le secteur dans la spirale de la contestation.

M B