La bande de Gaza continue de subir les bombardements, alors que les discussions diplomatiques traînent en longueur.
Vingt-six Palestiniens et deux Israéliens ont été tués, hier, au septième jour d’une offensive israélienne contre la bande de Gaza, portant à au moins 140 le bilan des morts palestiniens et 5 Israéliens depuis mercredi dernier.
Durant la nuit, une centaine de raids ont été menés. Les pilonnages de l’armée israélienne ont fait 26 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. En Cisjordanie, des heurts violents ont éclaté, notamment à Hébron, Naplouse et dans des quartiers arabes de Jérusalem-Est annexée, dans des scènes rappelant les soulèvements (intifada) palestiniens des années 1987-1991 et du début des années 2000. Côté israélien, un nouveau tir de roquettes vers Jérusalem a fait deux morts dont un civil. En outre et durant la journée, la tour dans laquelle se trouve le bureau de l’AFP à Gaza a été touchée par une frappe aérienne, sans faire de blessés, selon un photographe de l’agence.
Au plan diplomatique, au Caire, le président Mohamed Morsi «espère» qu’une trêve surviendra «bientôt» dans le conflit, a déclaré, hier soir, une source à la présidence, nuançant de précédentes déclarations du chef de l’Etat égyptien, qui affirmait que «l’agression» israélienne contre Gaza allait «cesser aujourd’hui». Plusieurs responsables égyptiens ont affirmé dans le même temps attendre une réponse israélienne à une proposition du Caire pour une trêve.
Le Hamas a toutefois tempéré durant cette même soirée les rumeurs sur l’imminence d’une trêve avec Israël, soulignant qu’elle ne pourrait être annoncée que par l’Egypte et appelant les groupes armés palestiniens à «continuer à riposter aux crimes israéliens».
Côté israélien, un responsable cité par la radio militaire a fait état de progrès dans les négociations, mais sans donner davantage de détails. «Je ne peux vous donner l’heure (de la trêve)», a répondu de son côté à l’AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l’anonymat. Du côté américain, le président Barack Obama a remercié son homologue égyptien pour ses efforts en faveur d’une «désescalade» au Proche-Orient. Toutefois Washington, allié à la fois d’Israël et de la Turquie, a fustigé Ankara pour ses attaques verbales contre l’Etat hébreu, accusé d’être un «Etat terroriste» et de mener un «nettoyage ethnique» contre les Palestiniens à Gaza. En visite en Israël et dans les Territoires, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait estimé hier qu’une «escalade supplémentaire» dans le conflit serait «un désastre pour la région». Il est attendu à Ramallah demain matin.
R. I. / Agences