Israël a décidé de repousser son offensive terrestre dans la bande de Gaza pour soi-disant «donner des chances aux efforts égyptiens visant à établir une trêve avec le Hamas».
C’est ce qu’a annoncé ce matin un haut responsable israélien. «Une décision a été prise de suspendre provisoirement tout projet d’offensive terrestre pour donner des chances à un succès des efforts diplomatiques», a dit à l’AFP ce haut responsable après une réunion dans la nuit du forum des neufs principaux ministres du gouvernement autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
«Ils ont discuté à la fois de l’état des (efforts) diplomatiques et de l’opération militaire», a dit ce responsable qui a requis l’anonymat. Cette annonce est intervenue alors que l’ONU, l’Egypte et Washington intensifient leurs efforts pour empêcher une escalade majeure dans une région au bord de l’explosion. C’est dans cette optique que la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton doit quitter Phnom Penh aujourd’hui pour se rendre en Israël, en Egypte et à Ramallah.
Au Caire, où il se trouve pour des discussions avec les autorités égyptiennes, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a évoqué la possibilité d’une trêve, tout en insistant sur une levée du blocus de l’enclave. «Nous ne sommes pas contre un apaisement, mais nous tenons à nos demandes, la fin de la brutalité, la fin de l’agression et la levée du blocus», a dit M. Mechaal. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont pour leur part appelé hier à la cessation «immédiate» des hostilités en Israël et dans la bande de Gaza, en affirmant qu’un cessez-le-feu serait «dans l’intérêt de tous». Réunis à Bruxelles, les ministres «appellent à une cessation urgente des hostilités», «soutiennent les efforts de médiation de l’Egypte et d’autres acteurs» et «saluent la mission du secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) dans la région», selon les conclusions de leurs travaux. «Une cessation immédiate des hostilités est dans l’intérêt de tous, en particulier dans le contexte d’instabilité de la région», précise le texte.
Une dirigeante de l’OLP, Hanane Achraoui, a pris acte de l’appel des Européens mais elle a vivement regretté que l’UE ne prenne pas acte du fait que «les souffrances sont très majoritairement palestiniennes» et qu’elle n’ait pas «noté l’assassinat d’une famille entière la nuit dernière».
En outre, a-t-elle déploré, les ministres européens «n’ont pas réussi à suggérer la moindre mesure ou proposition d’engagement spécifique pour mettre fin aux souffrances». «Ce communiqué ne fera rien pour mettre fin aux souffrances», a estimé Mme Achraoui qui a exhorté la communauté internationale à «demander à Israël de mettre de côté ses objectifs politiques et militaires pour respecter les accords signés, les termes de référence et le droit international».
R. I. / Agences