« Nous avons déjà terminé cette semaine le forage et la compression du gaz de schiste dans le puits pilote d’Ahnet à In salah. Nous nous apprêtons maintenant à effectuer des tests afin de vérifier certains paramètres qui déterminent ses capacités d’exploitation commerciale. » C’est ce qu’a affirmé à partir de Londres où il prenait part avec la délégation algérienne au Forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement, le patron par intérim de Sonatrach.
Démentant tous ceux dans les milieux économiques et politiques, M. Sahnoun a précisé que le gaz de schiste représente « un potentiel de croissance à ne pas négliger. » Et d’ajouter dans ses déclarations à l’APS qu’il permettra à Sonatrach d’assurer « avec un niveau nettement plus élevé la sécurité énergétique du pays et de continuer à assurer ses projets de développements. »
Prévue pour dans huit ans, l’exploitation commerciale de ce gaz non conventionnel prévoit une production de 20 milliards de m3, selon le PDG de Sonatrach qui intervenait au sommet Nord-africain du pétrole et du gaz. L’entreprise compte également renforcer ses capacités de production de gaz de schiste à la faveur de gros investissements qu’elle engagera pour atteindre les 30 milliards de m3 à l’horizon 2025-2027.
La proposition du recours à une énergie non conventionnelle pour parer au manque de pétrole a été faite par le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi vers la fin de l’année 2012 en conseil des ministres auquel a il a fait une communication sur le sujet. Il a obtenu le feu vert du président de la République. Dès lors il était impératif de revisiter la loi sur les hydrocarbures, non seulement pour renationaliser de nouveau le secteur qui avait été livré en 2005 poings et mains liés aux étrangers, mais pour aussi y introduire justement une disposition relative à l’exploitation du gaz de schiste. Avant cela, Abdelmalek Sellal avait préparé l’opinion publique sur le sujet en affirmant qu’il n’y avait aucun risque sur l’environnement.
Mais lorsque le projet de loi a atterri à la Chambre basse du Parlement, il y a eu une véritable levée de boucliers. Les députés du FLN comme ceux de l’Alliance de l’Algérie verte se sont ligués contre le texte, arguant que le gaz de schiste portait atteinte à l’environnement. Ils ont même prédit une catastrophe qui entraînerait avec elle des milliers de morts. Pas seulement. Ces élus ont été jusqu’à remettre en cause le recouvrement par Sonatrach de l’exclusivité du transport de gaz par canalisation préférant le céder aux étrangers sans paiement de droits et taxes.
Il faut rappeler que l’Alliance verte et le FLN avaient voté à l’unanimité en faveur de la première mouture de la loi sur les hydrocarbures qui délestait Sonatrach de son exclusivité, qui prévoyait des concessions de puits, etc. Tout comme ils ont voté pour l’amendement de la loi en 2006 qui leur a été soumis sous forme d’ordonnance et qui rétablissait la souveraineté du secteur énergétique à l’Algérie. Le FLN et le MSP n’avaient rien trouvé à redire.
Signalons par ailleurs que ‘Algérie est classée au 4ème rang mondial, juste après la Chine, l’Argentine et les Etats-Unis, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables. Les réserves algérienne sont estimées à 19.800 milliards de m3, situées essentiellement dans les bassins d’Ahnet, Mouydir, Berkine-Ghadames,Timimoun, Reggane et de Tindouf.
Faouzia Ababsa