L’exploitation du gaz de schiste est maintenue en dépit des rumeurs qui faisaient état d’une éventuelle décision du président Abdelaziz Bouteflika d’arrêter le forage suite à l’opposition des habitants d’In Salah depuis près d’un mois.
C’est ce qu’a fait savoir le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, à Mascara. Selon le ministre de l’Energie, le projet est actuellement soumis à une évaluation technique sur la base de laquelle sera déterminé l’avenir de l’exploration.
« Le gouvernement n’a pris à ce jour aucune décision définitive concernant l’exploitation du gaz de schiste et effectue actuellement une évaluation technico-économique de ce projet », a souligné le ministre dans une déclaration à la presse à l’occasion de sa visite d’inspection dans la wilaya. Le ministre s’exprimait alors qu’une rumeur circulait hier à Alger et à In Salah selon laquelle le Président aurait tranché en faveur de la suspension du forage.
Les habitants d’In Salah espéraient hier une décision du président de la République en leur faveur suite au déplacement du directeur général de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, à la tête d’une commission dépêchée par la présidence. Hamel s’est rendu à In Salah en vue de désamorcer la contestation.
Cette commission, chargée de recueillir les revendications de la population, était composée de cinq officiers supérieurs de la DGSN, de deux cadres de la présidence et d’un représentant de l’Organisation nationale des zaouias. La commission a rencontré les 22 membres du comité citoyen d’In Salah, qui ont exposé les appréhensions de la population et sa détermination à voir se concrétiser au plus vite l’arrêt des forages de gaz de schiste comme préalable à toute discussion.
L’émissaire de la présidence a demandé au comité de sélectionner trois représentants d’In Salah pour rencontrer en personne le président Bouteflika. La population locale s’oppose depuis quatre semaines au début du forage d’un puits de gaz de schiste entamé dans le bassin d’Ahnet, à quelque 25 km d’In Salah (près de 700 km au nord de Tamanrasset). Les protestataires considèrent que l’exploitation de ce gaz constitue un grand danger sur l’environnement, l’avenir écologique de la région et surtout la nappe phréatique.
Les habitants ont décidé de ne pas baisser les bras jusqu’à la fermeture du forage-pilote de gaz de schiste. Toute la ville d’In Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermés, à l’exception des centres de santé, des pharmacies et des boulangeries.