Gaz de schiste, relance de l’économie, pouvoir d’achat… : Les engagements de Sellal

Gaz de schiste, relance de l’économie, pouvoir d’achat… : Les engagements de Sellal

«Nous n’avons, jusqu’à présent, accordé aucune autorisation pour l’exploitation du gaz de schiste et nous ne comptons pas le faire à court terme». «Le gouvernement continuera à encourager les jeunes à créer leurs entreprises…l’Etat maintiendra la réalisation des différents projets liés aux secteurs de l’Habitat, de la Formation, de l’Education, ainsi que de l’électricité et de l’eau». Ce sont là autant de promesses et d’engagements faits, hier, par le  Premier ministre, lors de son intervention à la Télévision nationale. En fait, M.Sellal a tenté de rassurer les Algériens qui sont plus qu’inquiets.

En effet, l’intervention de Abdelmalek Sellal  intervient dans une conjoncture marquée par une ébullition dans bon nombre localités du Grand Sud où les populations ont clairement dit «non» à l’exploitation du gaz de schiste mais et aussi à un moment où un flou total entourait la démarche du gouvernement sur les conséquences que pouvait bien avoir, sur le quotidien des citoyen, la chute des prix du pétrole.

S’agissant du premier point, Abdelmalek Sellal s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas, du moins pour l’heure, l’exploitation du gaz de schiste dans les régions sud du pays. «Je l’ai dit et je le répète, nous n’en sommes pas à l’étape d’exploitation du gaz de schiste, c’est une question qui n’est pas inscrite à l’ordre du jour du gouvernement», a indiqué à ce propos, le Premier ministre assurant que «le gouvernement a fixé, des délais pour les études allant jusqu’à 2022 à même de mieux cerner le sujet et connaître les réserves souterraines en gaz de schiste». Tout de même, reste à savoir si le Premier ministre a «convaincu» et surtout rassuré les contestataires anti-exploitation de cette énergie non conventionnelle. Avant l’intervention de Abdelmalek Sellal, les gens d’In-Salah «attendaient» l’annonce d’une  décision importante. Est-ce cet engagement du Pouvoir de ne rien faire sans que les précautions ne soient prises ? Est-ce cette annonce que l’exploitation du gaz de schiste, est reportée aux calendes grecques ? Reste donc à savoir comment dans ces localités du Sud, l’intervention du Premier ministre est perçue. «Le dossier du gaz de schiste» est-il donc clos ? Sur le plan économique, le Premier ministre a tenté  encore de rassurer. Reconnaissant enfin que le pays est «en crise», Abdelmalek Sellal a pourtant préféré parler de «rationalisation» des dépenses mais pas de «politique d’austérité». «L’Etat algérien maintiendra le pouvoir d’achat du citoyen et consacrera la souveraineté de ses décisions économiques», a souligné M. Sellal. Pour lui, le train de vie des Algériens ne changera pas. Il n’y aura pas de coupes sombres dans les recrutements notamment puisque «le gel des recrutements ne concernera pas les secteurs stratégiques comme la santé, l’éducation et l’enseignement supérieur». «La réalisation des projets relatifs à ces secteurs inscrits au titre du prochain plan quinquennal sera maintenue», selon lui. La politique du gouvernement en matière de soutien à l’emploi des jeunes sera maintenue, en dépit de la chute des cours du pétrole, a encore affirmé Abdelmalek Sellal. Il a dans le même contexte, souligné que le gouvernement maintiendra, les projets inscrits au titre du plan quinquennal 2015-2019. Ces assurances, ces engagements et ces promesses, auront-elles convaincu une opinion publique très inquiète ?  La question mérite d’être posée d’autant que la production nationale ne pourrait être relancée à coups de baguette magique alors que les Algériens peinent de plus en plus à joindre les deux bouts, le pouvoir d’achat étant en érosion continuelle.

Farid Houali