Gaz de schiste, pétrochimie, exploration en offshore: Sonatrach courtise les multinationales

Gaz de schiste, pétrochimie, exploration en offshore: Sonatrach courtise les multinationales

Sonatrach table sur le partenariat en particulier avec les multinationales, notamment BP, Total et ENI, pour développer ses ressources non conventionnelles, sa pétrochimie et l’exploration en offshore.

Avec les amendements à la loi de 2005, les compagnies Shell et ENI étaient, en 2013, vivement intéressées à faire de l’exploration dans le gaz de schiste. L’opposition au gaz de schiste à cette époque avait refroidi les ardeurs des compagnies internationales. Aujourd’hui, le contexte ne semble plus le même.

Exxon Mobil semble intéressée par le marché pétrolier algérien, selon le P-DG de Sonatrach, Aldelmoumene Ould Kaddour. Et les compagnies présentes, Total, BP, ENI, Anadarko, veulent s’impliquer dans le développement des ressources en gaz de schiste de l’Algérie. Comme le chantier est immense, il y a de la place pour différentes compagnies spécialisées dans ce domaine. Ce que recherche Sonatrach, surtout dans cette phase de confirmation du potentiel en gaz de schiste classé à la troisième place dans le monde, est le transfert de savoir-faire et le partage du risque. Mais il faudra sans doute attendre la promulgation de la loi sur les hydrocarbures en 2019 avec sans doute des incitations pour développer les ressources non conventionnelles pour assister au lancement de l’appel d’offres en matière d’exploration et, partant, à une nouvelle dynamique partenariale.

Concernant la pétrochimie, Total et ENI sont bien positionnées pour réaliser chacune un ou plusieurs projets. Sonatrach leur avait confié des études de faisabilité des différents projets pétrochimiques. Selon un responsable du ministère de l’Énergie, Total a été déjà choisi pour réaliser un grand projet pétrochimique d’envergure mondiale. Selon une source à Sonatrach, il s’agirait du complexe de polypropylène à Arzew dont l’importance se situe non seulement dans l’exportation mais également dans la fourniture de la matière première pour les véhicules où une bonne partie des éléments est fabriquée à partir du polyproylène. Sonatrach a également l’ambition de fabriquer la matière première pour l’industrie plastique. Il faut savoir à ce propos que le programme de développement de la pétrochimie de Sonatrach connaît un important retard. En principe, l’année 2018 verra l’attribution d’un ou de deux projets pétrochimiques au moins à des compagnies internationales.

Quant à l’exploration offshore, Sonatrach a avancé dans les études de zones potentielles riches en hydrocarbures à Béjaïa et à l’ouest  du pays, confiées à Total, à ENI et selon certaines sources également à Exxon Mobil. Dans la foulée, le P-DG de Sonatrach a annoncé que le premier forage offshore interviendrait vers fin 2018. Comme la réalisation d’un puit d’exploration en offshore est fort coûteuse, Sonatrach va sans doute privilégier le partage du risque. Un contrat de gré à gré serait conclu probablement puisque la nouvelle loi, à cette échéance, ne sera pas encore promulguée. L’appel d’offres en matière d’exploration ne pourra intervenir qu’en 2019.

K. Remouche