Gaz de schiste: Les actions contre son exploitation se multiplient

Gaz de schiste: Les actions contre son exploitation se multiplient
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Le feu vert donné le 21 mai dernier par le président de la République pour l’exploitation du gaz de schiste suscite la colère de la rue.

En effet, des voix s’élèvent ici et là pour dénoncer cette décision et appeler les populations à la mobilisation.

Mercredi dernier, une centaine de jeunes environ ont brisé la routine dans la ville d’Adrar, en organisant une manifestation pour dire « non à l’exploitation du gaz de schiste ». Issus dans leur majorité du milieu universitaire, les manifestants croient que le gouvernement a commis une erreur « irréparable » en autorisant l’exploitation de cette énergie non conventionnelle. Par leur action, ils veulent annoncer le début d’un grand mouvement de protestation hostile à l’exploitation du gaz de schiste.

Contacté par nos soins, l’un des initiateurs de cette action, Mohamed Gasmi, nous explique les raisons ayant poussé les jeunes à descendre dans la rue. « On s’est concerté entre jeunes dans les cafés, les rues et les quartiers, nous avons décidé de passer à l’action, car nous estimons que le pays est sérieusement mis en danger par l’exploitation du gaz de schiste », affirme-t-il.

Et d’ajouter : « Notre mouvement n’est pas limité ni dans le temps ni dans l’espace, nous espérons fédérer toutes les franges de la société autour du refus de la décision du gouvernement. » Sur cette question, il nous fait savoir que les membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) dans les wilayas du Sud sont unanimes : « Il faut empêcher l’exploitation du gaz de schiste. » Ces derniers projettent de faire de la lutte contre cette exploitation leur cheval de bataille durant les prochains jours.

Pour ce faire, des concertations sont en cours dans toutes les wilayas du Sud. En plus des actions de protestation, les jeunes d’Adrar comptent créer une commission d’experts en vue de mener des réflexions sur les méthodes à suivre pour bloquer la décision du gouvernement. « Nous sommes en contact avec des avocats et des enseignants universitaires pour discuter des pistes légales à suivre pour faire revenir les pouvoirs publics sur leur décision », a-t-il dit, tout en précisant que le recours à la justice n’est pas à écarter.

Trois autres actions aujourd’hui

L’action menée avec succès dans la ville d’Adrar fait tache d’huile. Pour la journée d’aujourd’hui, trois activités contre l’exploitation du gaz de schiste sont au menu à Ouargla, Laghouat et Alger. Pour Ouargla et Laghouat, des jeunes activistes, dans leur majorité membres ou sympathisants du CNDDC, organiseront des sit-in devant les sièges des wilayas. A Alger, c’est le mouvement Barakat qui prend l’initiative en programmant une conférence de sensibilisation au niveau de la Grande Poste.

« Notre action est hautement politique, économique et écologique », explique la porte-parole du mouvement, Mme Amira Bouraoui. Elle ajoute : « Cette action est contre l’exploitation du gaz de schiste qui est en premier lieu le résultat du 4e mandat de M. Bouteflika et des pressions étrangères sur notre pays. » Aux yeux de Mme Bouraoui, « la décision de l’exploitation du gaz de schiste en Algérie est dictée par des pays étrangers qui font pression sur notre pays ».

Mme Bouraoui, dont le mouvement vit une scission depuis quelque temps, soulignera que « la société civile » a un grand rôle à jouer dans le contrôle des activités du gouvernement. « Notre mouvement veut annuler cette démarche et tente, dans la foulée, d’impliquer la société civile dans la prise de décisions », en rappelant que « dans des pays étrangers, les protestations de la société civile ont arrêté l’exploitation de ce gaz. ».