Après avoir rejeté les amendements de la loi sur les hydrocarbures l’année dernière et dont l’une des dispositions autorisait le recours à l’énergie non conventionnelle qu’est le gaz de schiste refusant jusqu’à discuter du principe lui-même, voilà que les partis islamistes retournent casaque.
Aujourd’hui, ils déclarent ne pas être contre le principe de s’engager dans cette activité. Ils nuancent toutefois leur position en affirmant qu’ils s’opposent à l’exploitation et non pas aux études et à l’exploration.
Dans une déclaration à l’Éconews en marge des débats sur le plan d’action du gouvernement à l’APN, Lakhdar Benkhellaf du parti Adala dirigé par Saâd Djaballah a indiqué que le feu vert donné par le conseil des ministres pour l’exploitation du gaz de schiste ne vise en fait qu’à contenter les entreprises étrangères qui veulent utiliser les Algériens comme cobayes. Sinon comment expliquer que les Américains et les Canadiens l’aient abandonné à cause des conséquences qu’il engendre comme la pollution et l’assèchement des nappes albiennes ?
Dévoilant un peu plus loin sa pensée, le député du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie verte nous dira : « Nous ne voulons pas que le gouvernement aille vers l’exploitation parce que nous ne lui faisons pas confiance et nous craignons qu’il ne le fasse pour ensuite dilapider la rente qu’il engendre comme il le fait avec le pétrole. Nous voulons en revanche qu’il soit exploité par les générations futures auxquelles il revient de droit. Ne soyons pas égoïstes », affirme notre interlocuteur qui propose que l’argent qui dort dans les banques américaines et suisses soit investi dans des projets économiques générateurs de richesses mais aussi dans les éoliennes et la photovoltaïque et l’exploitation du pétrole off shore.
Même son de cloche chez son collègue du MSP, Naâmane Laouer qui n’a cessé de multiplier les déclarations dans ce sens. « Nous ne sommes ni contre les études ni contre la prospection. Car il est normal qu’on ait une cartographie pour savoir combien nous avons de réserves. Quant à l’exploitation, laissant-la aux générations futures. Surtout que le gaz de schiste nécessite de nouvelles technologies que l’Algérie ne maîtrise pas. »
Rappelons que les islamistes n’étaient pas les seuls à s’opposer au gaz de schiste. On se souvient que les tirs groupés contre le texte venaient également du groupe parlementaire du FLN.
Faouzia Ababsa