Gaz de schiste : la Sonatrach cède

Gaz de schiste : la Sonatrach cède

La Sonatrach a décidé d’arrêter le forage du puits de gaz de schiste d’Ahnet à In Salah, bloqué depuis des semaines par les manifestants hostiles à l’exploitation de ce gisement jugé dangereux pour l’environnement. Des responsables de la compagnie nationale ont tenu une réunion avec des représentants de la société civile d’In Salah au terme de laquelle Sonatrach a décidé de « démonter son matériel et de le transférer à Hassi Messaoud ».

Une délégation parlementaire conduite par le vice-président de l’APN, Djamel Bouras s’est déplacée à In Salah pour faire comprendre à la population locale que l’exploitation du Gaz de schiste n’est pas à l’ordre du jour cette année.

Les parlementaires ont passé deux jours dans a région sans pour autant convaincre les manifestants d’abandonner leur action. « Nous avons discuté avec les parlementaires sur les craintes soulevées par la population par rapport à ce projet. Monsieur Bouras nous a promis de transmettre nos doléances au président Bouteflika », a déclaré Abdelkader Bouhafs, ancien cadre de Sonatrach et représentant des manifestants.

Mercredi, une réunion s’est tenue entre le directeur de Sonatrach, chargé de l’exploration et les représentants des manifestants et a débouché sur l’arrêt des opérations de compression-forage du puits-pilote d’Ahnet. Le matériel de forage qui est actuellement bloqué par les manifestants sera transféré à Hassi Messaoud.

En même temps, une commission mixte composée d’experts de Sonatrach et de spécialistes désignés par les manifestants, va procéder aux analyses des eaux avant d’établir un rapport sur la situation réelle sur le site, selon des sources locales citées par TSA. En outre, Sonatrach s’engage à nettoyer la zone avant de quitter les lieux et permettra aux représentants des manifestants de suivre de près les travaux sur le site.

Les protestataires avaient annoncé l’envoi d’une délégation  à Alger pour rencontrer « un haut responsable de l’Etat » au sujet de l’exploration du gaz de schiste dans la région. « Nous avons annoncé aux manifestants le déplacement à Alger d’une commission composée d’une trentaine de personnes. Une commission qui va rencontrer un haut responsable. Ce déplacement est le fruit d’une initiative du député de la région Mohamed Baba Ali (RND) et d’autres élus.

Une délégation dépêchée par la présidence et conduite par le DGSN Abdelghani Hamel s’était rendue la semaine dernière à In Salah. Hamel avait évoqué avec les manifestants l’éventualité d’un déplacement des représentants de la société civile locale pour rencontrer le président Bouteflika. En dépit de cette rencontre, la protesta s’est poursuivie est s’est étendue à Timimoun. Toute la ville d’In Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermés à l’exception des centres de santé, des pharmacies et des boulangeries.

La protestation a commencé lorsque le ministre de l’énergie Youcef Yousfi a annoncé le début du forage d’un puits à Ahanet, à quelque 25 km d’In Salah. Les habitants considèrent que l’exploitation du gaz de schiste constituerait un arrêt de mort de leur région, notamment des nappes phréatiques, principale source de survie dans un environnement aride.