Une estimation du commerce gazier en 2011 a souligné vendredi le rôle croissant de l’Algérie dans l’approvisionnement de l’Europe en produits gaziers dans un contexte marqué par une croissance tant de la production (+3%) que de la demande mondiale.
Selon un Panorama 2011 de l’année gazière 2011 rendu public par l’Observatoire mondial de la statistique du Gaz, Cédigaz, l’Algérie représente le premier pays arabe et africain fournisseur de gaz à l’Europe avec une proportion de 9%, derrière la Russie (26%), mais devançant le Nigéria (3%) et le Qatar (8%). ‘’Cette tendance se poursuivra cette année et même à moyen terme du fait que le gaz est devenu par excellence l’énergie du 21e siècle’’, a indiqué le président d’honneur de Cédigaz, Olivier Appert, lors d’une conférence de presse à Paris.
Selon lui, quatre fondamentaux expliqueraient cette tendance haussière: l’accident de Fukushima au Japon et l’arrêt de l’activité nucléaire dans ce pays, l’augmentation de la consommation gazière en Chine, la compétitivité des gaz alternatifs et l’expansion de l’industrie du gaz naturel liquéfié (GNL).
L’apport de l’Afrique dans l’approvisionnement mondial en gaz, notamment en Europe, a été souligné lors de cette rencontre, en dépit du fait que le continent a été lourdement affecté en 2011 par des conflits politiques, à l’image des interruptions des livraisons de la Libye vers l’Italie.
Des contraintes majeures sur l’offre du gaz expliquent une baisse de la production de 5,8% en Afrique en 2011, selon Cédigaz qui estime que cela a ‘’directement’’ impacté les exportations pour préserver les besoins domestiques. Interrogé sur le rôle de l’Algérie dans l’approvisionnement européen en gaz, M. Appert a rappelé que ce pays est un des fournisseurs traditionnels du Vieux Continent et jouit de cette capacité de l’alimenter soit par méthaniers soit via les gazoducs.
‘’Il est clair que la demande de l’Europe va crescendo, contrairement à la production domestique qui ne va pas augmenter, d’où une dépendance accrue des importations. L’Algérie est un des fournisseurs traditionnels et présente l’avantage d’être proche géographiquement.
Elle a un potentiel important de développement soit par la flotte de méthaniers ou via ses gazoducs’’, a-t-il indiqué à l’APS. Le même expert a par ailleurs relevé qu’il est ‘’ symptomatique de voir que l’Allemagne n’apporte pas un M3 de GNL’’, se demandant si ce pays « ne va se reconvertir dans le contexte post Fukushima, auquel cas ça ouvrirait des possibilités nouvelles».
« Je pense qu’il y a place à la fois pour les approvisionnements par gazoducs ou en GNL, et, je l’espère, un développement de la production intérieure de l’Europe, mais qui, pour l’instant, tarde à se concrétiser », at- il ajouté.
Salim Z.