Gaz à effet de serre : Les pays émergents pénalisé par l’UE

Gaz à effet de serre : Les pays émergents pénalisé par l’UE

La coopération en matière de transport a été la semaine dernière au cœur des discussions entre le ministre des Transports, M. Amar Tou, et le commissaire européen aux Transports, M. Antonio Tajani.

Il a été question, entre autres, de «l’engagement de l’Europe et de l’Algérie à poursuivre et consolider ce partenariat essentiel en matière de transport pour la région de la Méditerranée».

Une consolidation plutôt difficile à mettre en pratique après la décision de l’Union européenne relative aux restrictions d’émission de gaz à effet de serre dans le transport aérien à l’horizon 2012.

D’ailleurs, M. Tou n’a pas manqué de relever l’inquiétude de notre pays quant à cette décision européenne, prise de manière unilatérale, et qui pénalise les pays émergents.

«Le protocole de Kyoto, qui est une référence internationale dans le domaine de l’environnement, privilégie le dialogue quant aux décisions à prendre dans ce domaine et précise clairement qu’elles ne concernent que les pays développés et non ceux en voie de développement comme l’Algérie».

Ce qui n’a pas été le cas avec l’Union européenne qui a plutôt imposé une instruction sans pour autant obéir à l’un des aspects du protocole de Kyoto : le dialogue.

Et, surtout, en ignorant superbement un élément essentiel de ce même protocole, celui lié à l’exemption des pays en voie de développement des actions qui doivent être entreprises en matière de préservation de l’environnement.

Auparavant, le P-DG de la compagnie Air Algérie, M. Abdelwahid Bouabdallah, avait dénoncé la directive de l’UE, estimant que c’est «d’abord une décision unilatérale qui pénalise lourdement la compagnie et, ensuite, elle est d’autant plus injuste que l’Algérie, en tant que pays émergent, n’est pas concernée par le protocole de Kyoto».

Pour rappel, cette directive, qui organise le marché des carbones, oblige toutes les compagnies aériennes desservant l’Europe, à acheter des bons d’émissions sous peine de se voir exclues, à partir de 2012, de l’espace aérien européen.

Ce qui signifie que toute compagnie devant utiliser le ciel européen sera tenue d’acheter son droit d’émettre du gaz à effet de serre en favorisant des projets de mécanisme de développement durable.

Même si l’Union européenne se dit prête à discuter avec tous les pays visés par cette décision et avec l’Organisation internationale de l’aviation civile (OIAC) «pour essayer de trouver un traitement mondial à cette question» avant 2012, il y a lieu de s’interroger s’il existe un moyen d’impliquer les pays en voie de développement dans la mise en application de cette décision sans les mettre à mal.

En tout cas, il y a de fortes chances pour que les grands gagnants de cette instruction soient, comme toujours, les pays industrialisés, pollueurs en puissance, au détriment des pays émergents.