Gattuso : «Avec de la volonté et en y mettant du cœur, l’Algérie pourra se qualifier au deuxième tour»

Gattuso : «Avec de la volonté et en y mettant du cœur, l’Algérie pourra se qualifier au deuxième tour»

Gennaro Gattuso est un homme entier et naturel. Chez le champion du monde 2006, point de place au conformisme. L’ancien joueur de l’AC Milan, qui a fait ses grands débuts d’entraîneur sur le banc de Palerme, nous a reçus il y a quelques jours dans sa poissonnerie à Gallarate, non loin de Milan, le temps d’une interview. Un endroit où «le guerrier» ne reçoit d’habitude que ses amis. D’où la surprise ! C’est là tout le charme du personnage qui bafoue toutes les règles protocolaires, comme par exemple faire attendre des dirigeants d’un club grec qui sont venus négocier son transfert. On savait que Gattuso était aimable. Aujourd’hui, on peut vous assurer qu’il est adorable.

Gennaro Gattuso, merci d’avoir accepté de nous recevoir…

Ne me remerciez pas, c’est un plaisir. Soyez les bienvenus !

La première question qui nous vient à l’esprit concerne l’état du football en Italie. Qu’est-ce qui a fait que le Calcio régresse autant ?

C’est une bonne question ! Le Calcio n’attire plus les grands joueurs comme il y a à peine dix ans en arrière. Avant, les meilleurs joueurs du monde jouaient en Italie. On avait six à sept clubs qui jouaient pour le titre chaque saison et trois à quatre en Coupe d’Europe. Ceci pour dire que le niveau était vraiment élevé. Aujourd’hui, les clubs italiens payent le prix de la crise économique. On n’investit plus comme avant. Il y a des clubs qui ont réellement de grosses difficultés à boucler les fins de mois, comme on dit.

Peut-on croire que lorsque l’AC Milan ne va pas, le Calcio ne va pas non plus ?

Cela se vérifie au niveau des grandes compétitions. Regardez l’Espagne, en plus de ce qu’a raflé la Roja comme titres, leurs clubs continuent à dominer l’Europe. Ils ont remporté une Europa League et une Ligue des champions. Malheureusement, en Italie, il n’y a plus de stars. Les quelques bons jeunes que nous avons ont du mal à percer…

À qui doit-on imputer la dégringolade du Milan AC ?

À personne ! Ce qui s’est passé au Milan est la conséquence d’une succession d’événements. On ne peut pas se séparer de huit ou neuf joueurs qui étaient les vrais piliers de l’équipe sans en payer le prix. Berlusconi est à la tête du Milan depuis 25 ans, c’est sans doute la première fois qu’il fait face à une crise aussi aiguë. Le Milan n’a plus rien gagné ces trois dernières saisons. Il n’est même pas qualifié pour l’Europe. C’est normal que les supporters s’impatientent.

Seedorf est clean alors… On ne peut rien lui reprocher ?

Tout entraîneur a aussi bien sa part dans l’échec que son mérite dans le succès. Mais personnellement, je trouve que Clarence a fait du bon boulot durant le peu de temps qu’il a passé au club. Allegri avant lui aussi. Maintenant, il ne sert à rien de regarder en arrière. Il faut faire table rase et essayer d’adopter une politique plus ambitieuse.

Comment expliquez-vous que la Juve, qui a carrément survolé le Calcio cette saison, n’est même pas parvenue à atteindre la finale de l’Europa League ?

Cela n’est pas nouveau pour la Juve. C’est, si je puis dire, dans les traditions de ce club. Depuis toujours, il avait du mal à s’imposer en Europe, même quand il dominait le Calcio. Tout le contraire du Milan qui était plus un club européen qu’italien !

Avez-vous un favori dans cette Coupe du monde ?

Je vois le Brésil aller au bout. La Seleção réunit tous les ingrédients du succès. Ils ont le talent et la motivation. Quand tu vois les joueurs brésiliens jouer, t’as envie de dire : «Mais c’est des crève-la-faim !», tellement ils ont envie d’écrire leur page de l’histoire. Franchement, le Brésil de 2014 n’est pas facile à battre. Après, il y a derrière l’Allemagne qui n’arrête pas de progresser. Et l’Espagne aussi ! Je l’ai vue jouer six ou sept fois cette année, ses joueurs sont toujours aussi bons. Cette équipe continue toujours de me surprendre. Avant, elle était très offensive, mais très fébrile derrière. Aujourd’hui, elle nous présente une défense très solide. Je suis impressionné.

Et l’Italie dans tout ça ?

L’histoire nous a appris qu’il était préférable d’arriver en Coupe du monde avec beaucoup de pessimisme et un tas de problèmes en suspens. Le statut de favoris ne nous a jamais arrangé. À chaque fois qu’on est donnés cuits d’avance, on va au bout ! Ce fut le cas en 1982 et en 2006.

Comment est la situation cette fois ?

La presse spécule beaucoup sur la liste des convoqués. Il y a de la pression tout autour et c’est bon pour l’équipe. Après, le sélectionneur a le mérite d’avoir bousculé les mentalités. Il a incontestablement apporté sa touche. C’est bon, et pour la Squadra et pour le Calcio.

Que vous inspire la liste de Prandelli ?

J’aurais aimé qu’il fasse appel à Gilardino. C’est un attaquant qui allie puissance et expérience. Il aurait pu apporter un plus. Après, je peux comprendre que Prandelli avait l’embarras du choix. Beaucoup d’attaquants se sont illustrés cette saison. Il a fait les choix qui lui semblaient les bons.

Aurait-il dû emmener Totti ?

Non ! Ce n’est pas parce qu’on s’appelle Francesco Totti qu’on a forcément sa place en sélection. Francesco a connu une saison compliquée. Et puis il n’a pas participé à la qualification.  Personnellement, ça ne me plairait pas de le voir prendre la place de quelqu’un qui s’est tué sur le terrain afin de qualifier la Squadra pour le Brésil. Je crois qu’il est temps de clore le dossier Totti. Il a pris sa retraite internationale après le Mondial 2006. Fin de la discussion !

On a l’impression que l’Italie d’aujourd’hui manque d’ambition, si on la compare avec celle de votre génération, est-ce le cas de le dire ?

Ce n’est pas un manque d’ambition. En fait, les mentalités et les qualités de jeu ont évolué avec le temps. Aujourd’hui, on ne demande pas seulement aux milieux de terrain d’user d’un pressing constant et de récupérer. On veut plutôt des milieux qui sachent jouer au ballon, plus techniques, qui récupèrent, conservent le ballon et relancent. Des joueurs comme moi, il n’y en a plus ! (rires).

En tous les cas, votre nom est devenu une marque de fabrique. Savez-vous qu’en Algérie, on appelle Gattuso tous les joueurs de votre trempe ?

C’est un honneur pour moi. J’ai fait des choses dans ma carrière que je ne regrette pas. Dès le départ, j’ai joué sur mes qualités. J’ai compris ce que je devais faire pour devenir un grand joueur. C’est important d’être soi-même. La plupart des jeunes footballeurs aujourd’hui n’ont pas le même état d’esprit.

Vous verra-t-on un jour à la tête de la Squadra Azzura ?

Il faudra que je travaille, que je me tue au boulot pour atteindre ce niveau. Mon expérience en tant qu’entraîneur vient à peine de commencer. J’ai besoin de travailler dur et régulièrement pour m’améliorer. Croyez-moi, être joueur et être entraîneur sont deux choses complètement différentes. C’est un autre monde que je découvre.

Préféreriez-vous entraîner un club ou une sélection ?

Aujourd’hui, je préfère travailler avec un club. J’ai besoin de me familiariser avec le poste en travaillant tous les jours. Et puis j’ai beaucoup de choses à apprendre, mais aussi à transmettre aux joueurs. Je suis encore jeune pour être sélectionneur.

Comment jugez-vous votre première expérience avec Palerme ?

Je suis très content de l’accession en Serie A. C’est l’aboutissement d’un travail acharné. Ce groupe, je l’ai façonné moi-même avec l’aide de mon staff. On a fait du bon boulot en dépit du manque de moyens.

Question incontournable : Messi ou Ronaldo ?

Ce sont des joueurs complètement différents. Messi, quand il est en possession de ses moyens, on ne l’arrête plus ! Ronaldo est plus complet. C’est une machine à buts. Mais si je devais en choisir un en fonction de ses qualités intrinsèques, je prendrais Messi.

Quelle est la meilleure équipe de tous les temps, selon vous ?

Ces sept dernières années, le Barça a tout dominé grâce à son football total. Plus loin en arrière, il y a eu aussi le Milan d’Arrigo Sacchi. Il était tout aussi phénoménal !

Pourtant, Cruijff n’a jamais été convaincu par le jeu prôné par le Barça sous Guardiola…

Moi aussi je ne suis pas convaincu par beaucoup d’avis émis par Cruijff. Chacun a sa propre vision du football. C’est ce qui fait le charme de ce sport. Cette divergence d’idées qui fait que chacun peut donner son avis dans l’harmonie et la bonne humeur. En Italie, par exemple, on dit que nous sommes soixante millions d’entraîneurs et c’est vrai. Prenez n’importe quel citoyen lambda dans la rue, laissez-le lire La Gazzetta dello Sport cinq minutes et vous l’entendrez décortiquer le football d’une manière incroyable. Comme je l’ai dit, c’est ça qui fait le charme de ce sport. Le foot, c’est pour le peuple !

L’Algérie jouera avec la Belgique, la Russie et la Corée. Comment voyez-vous ce groupe ?

C’est un groupe difficile. Si l’on se réfère à l’histoire, la Belgique peut paraître une équipe moyenne, mais il ne faut pas se fier à cela. C’est une formation qui a beaucoup progressé et qui s’appuie aujourd’hui sur de jeunes talents et des joueurs d’origines différentes, tunisiennes et africaines entre autres, et c’est ce qui a donné un plus considérable à cette sélection. Quant à la Russie, c’est une équipe qui est connue et qui bénéficie aujourd’hui des services d’un grand technicien, comme Fabio Capello, qui sait gérer un groupe et qui ne se rend jamais. Je ne vous cache pas que je ne connais pas la Corée, mais il paraît que les joueurs coréens sont disciplinés, comme des militaires. Je pense qu’avec de la volonté et de la détermination, l’Algérie pourra faire de grands matchs.

L’on s’attend à ce que 3000 supporters algériens fassent le déplacement au Brésil. C’est important pour l’Algérie ?

Bien sûr que c’est important, car les supporters sont d’un apport considérable pour une équipe. Il est vrai qu’ils peuvent parfois mettre la pression sur les joueurs, mais ils demeurent un paramètre important dans une compétition telle que la Coupe du monde, où les joueurs ont besoin de soutien. Je crois que les trois mille supporters algériens vont beaucoup aider leur équipe.

En 2010, l’Algérie avait fait match nul face à l’Angleterre de Capello. C’est un facteur motivant pour les Algériens, n’est-ce pas ?

Comme je vous l’ai dit, la Coupe du monde peut réserver des surprises. Il est important d’arriver en forme dans cette compétition pour faire face aux grandes nations.

Connaissez-vous des joueurs de la sélection algérienne ?

Oui, j’ai joué avec Mesbah qui m’a beaucoup parlé de l’Algérie. Je sais aussi que Belfodil n’a pas été sélectionné.

Oui, Belfodil n’a pas été retenu parce qu’il n’a pas beaucoup joué…

Cela montre que le sélectionneur algérien a une forte personnalité. Il a entraîné beaucoup de clubs, il me plaît beaucoup. Je me rappelle de son histoire avec la Côte d’Ivoire qui avait fait couler beaucoup d’encre. Sa volonté et son envie de gagner en plus de sa longue expérience vont lui permettre de donner un plus à l’Algérie.

Mais il ne va sans doute pas rester en poste après le Mondial. Cela peut-il affecter le groupe ?

Les joueurs doivent savoir une chose. Jouer une Coupe du monde ne peut leur arriver qu’une ou deux fois au maximum dans leur carrière. C’est le conseil que je peux leur donner. Ils ne doivent penser qu’au maillot qu’ils portent, le maillot qu’ils doivent défendre. Ils n’auront peut-être plus cette chance. Ils ne doivent pas s’occuper d’autres choses. Mais je sais qu’ils savent qu’il s’agit d’un grand évènement qu’il ne faut pas rater.

Que pensez-vous de Ghoulam, le défenseur de Naples ?

Il est venu au mois de janvier, c’est cela ?

Oui, et il a joué beaucoup de matchs…

Il a de grandes qualités, une bonne frappe, et il est même très bon sur les balles arrêtées. Ce qui m’étonne chez lui, c’est qu’il ne se fatigue pas, alors qu’il sillonne le couloir gauche en aller et retour pendant toute la partie. Il a de grandes qualités physiques, il me rappelle un autre Algérien qui a joué à Portsmouth et qui joue en ce moment au Qatar.

Belhadj ?

Oui, il lui ressemble beaucoup, mais Ghoulam a le tempérament du combattant, alors que Belhadj est beaucoup plus technique et plus rapide. Lui aussi joue au poste d’arrière gauche.

Connaissez-vous Safir Taïder, le joueur de l’Inter ?

Je crois qu’il avait une blessure qui l’a freiné après avoir réussi un bon début de saison. Il a de grandes qualités techniques et j’espère qu’il sera prêt pour cette Coupe du monde afin qu’il puisse donner un plus à la sélection algérienne.

Pensez-vous que les joueurs algériens qui évoluent en Italie peuvent donner un plus à la sélection algérienne ?

Oui bien sûr, et c’est parce qu’ils jouent au plus haut niveau et dans les meilleurs clubs italiens comme l’Inter et Naples. Ces clubs sont très disciplinés tactiquement, et je pense que le plus important sur le terrain c’est la discipline tactique. Si une équipe n’a pas cette discipline, l’entraîneur se perd. L’Italie est le pays qui vous offre l’occasion d’apprendre la rigueur tactique et la discipline à tous les niveaux.

L’Algérie a failli engager Trapattoni, mais selon plusieurs observateurs son âge ne lui permet plus de conduire une sélection. Quel est votre avis ?

Pour moi, je pense qu’il est temps pour lui de se reposer et de se consacrer entièrement à sa famille. À 75 ans, c’est un peu difficile pour lui, mais cet homme a une très forte personnalité et possède tout. Il a même suffisamment d’argent pour mener une guerre. Je connais très bien M. Trapattoni. Il pense qu’il a 40 ans. Mais je crois tout de même qu’entraîner une sélection est mieux pour lui. Je suis sûr qu’il ne restera pas à la maison à partir du moment où il veut revenir sur le banc.

Il nous a déclaré qu’il était prêt à entraîner et les clubs et les sélections…

S’il dit ça, c’est qu’il est prêt à le faire et il le fera, je le connais.

L’Algérie a joué en amical contre l’Arménie et la Roumanie. C’est un bon choix, selon vous ?

Chacun a sa vision des choses et ses idées. Il y a des équipes qui veulent affronter de grandes nations, d’autres préfèrent des équipes moyennes. Il ne faut pas oublier que si vous perdez sur un score lourd contre une grande équipe, cela peut vous affecter moralement. Il y a des équipes qui préfèrent jouer contre des formations modestes et gagner, car cela peut être très motivant. Mais je crois que le choix de l’Algérie a été fait par rapport au jeu de la Russie qui ressemble à celui de la Roumanie et de l’autre équipe…

L’Arménie…

Oui, c’est cela. Je pense que, sur le papier, l’Algérie est meilleure que l’Arménie.

La Belgique a préféré se passer des services de Nainggolan. Cela suppose-t-il qu’elle a un effectif assez costaud ?

Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, l’entraîneur de la Belgique était un grand milieu de terrain. Il a joué plusieurs années en Allemagne et il a une mentalité de guerrier. S’il n’a pas pris Nainggolan, c’est qu’il a des joueurs meilleurs que lui.

Selon vous, comment l’Algérie doit jouer en Coupe du monde ?

Connaissant l’entraîneur, je pense qu’elle va jouer avec une bonne organisation tactique et qu’elle va s’appuyer sur les contre-attaques. C’est normal quant vous jouez contre des équipes plus fortes que vous. Il faut de la vigilance et il faut que l’entraîneur mette en avant les atouts de son équipe, entre autres le cœur.

Que pensez-vous de l’Islam ?

Je respecte toutes les religions, au même titre que les musulmans qui respectent la nôtre. Il faut qu’il y ait un respect mutuel entre toutes les religions. Le respect des traditions et de l’histoire des autres.

Que pensez-vous du mois de Ramadhan et comment gérez-vous les choses pendant cette période en tant qu’entraîneur ?

L’année passée, j’avais un joueur tunisien dans mon équipe qui m’avait mis en colère pendant les entraînements ; mais le soir, quand je rentrais chez moi, je me disais qu’il fallait que je respecte ses convictions. J’étais en colère contre lui parce qu’il faisait le Ramadhan, et il s’entraînait pendant deux heures avec de grandes difficultés pour finir ses séances. Il souffrait beaucoup. Il ne pouvait pas jouer. Je lui ai parlé et je lui ai dit que pendant ce mois, il ne devait pas jouer, c’était dans son intérêt et dans l’intérêt de l’équipe.

Que pensez-vous des révolutions en Tunisie, en Libye et en Égypte ?

Je suis convaincu d’une chose, c’est que toutes les guerres et toutes les révolutions sont déclenchées pour de l’argent et non pour l’intérêt des peuples. Celui qui fait les guerres ne pense jamais à l’intérêt des peuples.

Vous avez déjà reçu une invitation de notre journal pour assister à la cérémonie du Ballon d’Or algérien, non ?

Oui, c’est vrai, et je n’ai pas pu venir pour des raisons de santé. J’avais une infection à l’œil et je n’ai pas souhaité venir dans cet état.

Et pour la prochaine édition ?

En toute franchise, je souhaite ne pas venir, car je serai peut-être en poste d’entraîneur. Mais si je suis libre et sans club, je souhaiterais vivement y assister, car je suis vraiment impatient de découvrir ce pays.

Zanetti et Rivaldo ont été nos invités la saison passée alors que Cannavaro a déjà assisté à cette cérémonie…

Je souhaite vraiment venir. On m’a dit que l’Algérie ressemblait beaucoup à ma ville natale. J’ai hâte de la voir !

Le Ramadhan approche, que dites-vous aux Algériens ?

Oui, c’est vrai. Ça sera au début du mois de juillet. Je suis sûr que pendant le Ramadhan qui va coïncider avec la période de la Coupe du monde, les Algériens n’iront pas travailler (rire). Bon Ramadhan à tous les Algériens et à tous les musulmans, et j’espère que vous allez prendre du plaisir pendant cette Coupe du monde.