A peine deux ou trois jours nous séparent de l’Aïd El Fitr. Une occasion pour préparer les meilleurs gâteaux, comme le veut la tradition en ces fêtes religieuses.
Un tour dans les marchés de la ville permet de constater un seul souci chez la ménagère : l’achat des ustensiles et ingrédients servant à confectionner les différentes variétés de gâteaux traditionnels.
Dans un magasin de vente des ingrédients pour gâteaux, des femmes demandent le prix des amandes et commentent la cherté de certains produits. En effet, les amandes moulues en sachet sont à 1.200 DA, les amandes mondées à 800 DA et les non décortiquées entre 680 et 740 DA le kg. Le produit le plus cher reste incontestablement les pistaches décortiquées : 2.500 DA le kilo. Une quinquagénaire affirme ne jamais déroger aux traditions des ancêtres qui, selon ses dires, s’expriment tout particulièrement durant cette période bénie du Ramadhan et des fêtes religieuses. Elle assure que «c’est même une occasion pour initier mes filles à la confection des gâteaux traditionnels car durant les autres jours de l’année, ce sont beaucoup plus les biscuits secs et les tartes, alors que durant cette fête, le traditionnel reste roi et nos coutumes ancestrales en matière de préparation des sucreries sont à préserver».
Pour une autre dame, il n’est pas nécessaire de préparer ses gâteaux avec des amandes. «Des cacahuètes sont à un prix raisonnable (200 DA les décortiquées) et de bonne qualité pouvant assurer la réussite de ces douceurs comme il existe des recettes à base de farine, de semoule et de «ghars» (dattes écrasées) seulement. L’essentiel est de célébrer cette fête dans la joie.» Autour des grands amas de farine, de sucre glace et de maïzena, de nouveaux moules sont exposés pour le grand bonheur des amatrices de nouvelles recettes. Car à chaque Aïd, des dizaines de recettes font leur apparition. De quoi donner le tournis aux ménagères qui aspirent à faire envier ses convives et présenter la meilleure assiette qui soit.
Dans cette effervescence des achats et de préparatifs de l’Aïd, il y a celles qui, faute de temps, ou ne sachant pas réaliser des gâteaux, passent commande chez le pâtissier ou chez la confectionneuse de gâteaux du quartier. Une manière de festoyer sans la moindre fatigue notamment pour la femme qui travaille.
LE RECOURS AUX PROFESSIONNELS FAIT DES ÉMULES
Autres temps, autres mœurs. Révolu le temps où de chaque foyer se dégageait les odeurs du bon gâteau fraîchement sorti des fours. Si certaines femmes maintiennent la préparation des douceurs de l’Aïd chez elles, d’autres préfèrent passer commande auprès des professionnels qui sont submergés de commandes. Commander ses gâteaux reste une solution idoine pour ces centaines de femmes happées par le travail à l’extérieur comme à l’intérieur de la maison, ou parce qu’on ne réussit pas les recettes des aïeules.
Les confectionneuses de gâteaux, ces femmes bien installées chez elles, ont trouvé leur aubaine en ce commerce très lucratif. Et pour cause : les adeptes des gâteaux prêts à être consommés sont de plus en plus nombreuses. Animées par une seule finalité : bien remplir son assiette le jour de l’Aïd avec des pâtisseries traditionnelles comme Laârayech, Mekrout laâssel, ou encore M’khebez et dziriettes. Même si le prix reste élevé (50 DA l’unité pour les gâteaux aux amandes et 30 pour les gâteaux secs) on se bouscule devant les portes.
Pour Hamida, une jeune fonctionnaire, «entre le travail, les travaux ménagers, il ne me reste plus de temps pour préparer les gâteaux», affirme-t-elle. Sa collègue, elle, préfère les gâteaux préparés pour «moins de fatigue et de ménage à la maison».