Rosso Pomodoro, Bueno Gelato, Dolce, Via Veneto, Dolce Vita, Mezzo Mezzo Yogorino Italy… A voir toutes ces enseignes, on se croirait au pays d’Andrea Bocelli.
A Alger, ces derniers temps, crémeries, restaus et pizzerias fleurissent comme des pâquerettes au printemps. Ces lieux de convoitises suscitent un grand engouement auprès des Algérois très attirés par tout ce qui représente l’Italie.
Rosso Pomodoro
Dans le quartier Saïd Hamdine à Hydra, deux gars et une fille qui viennent juste de rentrer du pays de Toto Cotugno se sont lancé un défi. Faire découvrir la vraie pizza italienne aux Algériens. Le bouche-à-oreille aidant, cette adresse d’où se dégagent de délicieux effluves de tomate fraîche, parmesan, mozzarella, origan et huile d’olive a vite fait d’attirer les inconditionnels de la table italienne. On peut y déguster une tranche de pizza sur le pouce en admirant le mégatableau en noir et blanc de la place Saint-Marc à Venise qui tapisse le mur du fond, ou repartir avec une ortolana ou une zucchie, deux spécialités qui font tilt actuellement. «La pizza italienne fait la part belle aux légumes, notamment courgette et aubergine. C’est une pizza bio avec de bons fromages. Jamais de cheddar, mais plutôt du parmesan, du fromage de chèvre, du fromage fumé ou de la mozzarella», nous confient Samir et Réda avec passion. Comme l’indique l’enseigne, Rosso Pomodoro, pizza e non solo (pizza et pas seulement), dans ce coin d’Italie, on peut se faire servir des pastas, des gratins, des salades marinées et des tiramisus à la mode italienne (à partir de 450 DA). Malgré notre insistance pour connaître le secret de la recette de cette savoureuse pâte à pizza, niet ! C’est… motus et bouche cousue ! Ouverte depuis à peine un mois, cette nouvelle adresse promet de faire de vieux os.
Yogorino Italy
En fredonnant des airs de chansons d’Eros Ramazzotti, Zucchero, Adriano Celentano et Pavarotti, nous poursuivons nos pérégrinations à la recherche d’un autre concentré d’Italie. Nous l’avons trouvé sous l’enseigne de Yogorino Italy. Ouvert il y a un peu plus d’un an, ce glacier de la rue Didouche- Mourad est arrivé avec un nouveau concept. La préparation de yaourts glacés. Devant les interminables queues qui se forment au seuil de cette crémerie, on comprend vite que les Algérois ont adopté cette nouvelle saveur. Le patron, Slimane, 56 ans, a longtemps roulé sa bosse en Italie. Lorsque la retraite a enfin sonné pour lui, il est rentré en Algérie pour concrétiser un vieux rêve de petit garçon. «Je me souviens qu’un jour, alors que je n’étais pas plus haut que trois pommes, je marchais aux côtés de ma mère à El-Biar, pas loin du Monoprix. Nous étions au début des années 1960. Un groupe de garçons et de filles, tous français, bien habillés, passaient par là, un cornet de crème glacée à la main. J’ai aussitôt demandé à ma mère de m’en acheter un. J’ai vu une larme perler de ses yeux bleus, avant qu’elle ne m’avoue, impuissante, qu’elle n’avait pas le moindre centime. J’ai alors ressenti une vive colère monter en moi et je me suis entendu lui dire : “Maman, un jour, quand je serai grand, j’aurai mon propre magasin et je vendrai les meilleures glaces d’Alger !”» Plus d’un demi-siècle plus tard, Slimane a concrétisé son rêve. Aujourd’hui, les amoureux des glaces artisanales à l’italienne n’hésitent pas à venir de loin pour déguster ses sorbets et yaourts glacés. Une mosaïque de bacs à glaces exposés dans des présentoirs tournants donne l’eau à la bouche. Les parfums se déclinent à l’infini : cioccolato, zuppa ingles, banana, limone (citron), arancio (orange), frutti di bosco (fruits des bois), pesca (pêche), amarena (cassis)… Préparées de manière artisanale, à base de fruits de saison, ces gourmandises attirent la clientèle tout au long de l’année. «Même par temps de pluie, les gens achètent nos glaces. Elles sont consommées comme un dessert, quelle que soit la saison», nous révèle Samia, la gérante de Yogorino Italy.
Buono Gelato
Je t’aime à l’italienne… de Frédérique François et L’italiano Véro… de Toto Cutugno, deux autres célèbres refrains qui martèlent l’hémisphère sud de notre cerveau, en faisant route vers notre troisième et dernière destination italienne. Nous voici pile, face à Buono Gelato à Dely Brahim, un autre glacier qui a ouvert ses portes il y a quelques mois. Amarena (crémé au lait avec coulis de fraises), mascarpone, tiramisu, stroccialetta… sont les vedettes pour lesquelles les nombreux clients se pressent. «Rien à voir avec les glaces industrielles !» nous dira une étudiante. «D’ailleurs, nous en consommons même en hiver.» Quant à Walid, le gérant, il soutient que le succès de la glace italienne n’est pas dû à un simple hasard. «Toutes nos glaces sont fabriquées de manière artisanale, à Alger, certes, mais, avec des produits provenant d’Italie. Nous testons également de nouvelles saveurs, comme la crème à la menthe After Eight et nous fabriquons aussi à l’intention des diabétiques des glaces light. Il y a un tel engouement des Algériens pour la glace italienne qu’on a même ouvert deux autres points de vente dans la capitale.» De nos jours, pour déguster un bon petit sorbet, on n’attend plus les premières chaleurs estivales. Hiver comme été, il suffit d’oser ! Désormais, à Alger, on peut prendre un appuntamento avec les pizzas et les glaces à l’italienne. Avis aux amateurs !
Sabrinal
