Garer devant chez-soi et payer le stationnement Le diktat des gardiens de voitures empire

Garer devant chez-soi et payer le stationnement Le diktat des gardiens de voitures empire

Les gardiens de parking ont fini par imposer leurs règles et agissent en toute latitude, faisant des rues d’El Bahia des parkings payants, même si votre véhicule est stationné devant votre propre immeuble. Un problème dont on parle depuis plusieurs années, mais qui n’a jamais atteint un tel seuil.

En effet, quasiment toutes les ruelles et les trottoirs ont été transformés en parcages ouverts et les gardiens sont intraitables pour ce qui est de négocier les tarifs.

Que ce soit au niveau de la rue des Sœurs Benslimane ou à l’intérieur de St Pierre par exemple, le payement du stationnement est devenu «obligatoire» et les jeunes des quartiers se sont organisés en équipes, de jour comme de nuit.

Une dame habitant du côté du conservatoire s’en plaint: «Ils agissent comme de véritables gredins. Agés à peine de 16 ans, des jeunes m’obligent à payer le stationnement devant l’immeuble même où j’habite. La première fois, j’ai refusé de payer et j’ai eu droit à une glace de rétroviseur cassée».

Cette dame, qui accuse les gardiens de recourir à tous les moyens, dit avoir cédé à leur pression et continue à payer son stationnement «par peur». Une autre personne habitant le quartier de St Pierre affirme que la rue où elle habite vient d’être «concédée» aux gardiens depuis une semaine. Des équipes de surveillance ont été formées pour assurer le parking de nuit.

Mais le pire dans tout cela est que les places sont même réservées à des étrangers de l’immeuble ou à d’autres personnes habitant d’autres rues. Cette situation anarchique a été à l’origine de grosses chicanes, voire de rixes physiques dans d’autres quartiers. Si cela continue, le pire est à prévoir, notamment à l’approche du mois de Ramadhan, un mois marqué par une forte tension et une hausse de la violence.

Dans ce cadre, un gardien dans une rue du centre-ville confesse: «Il y a beaucoup de malfrats et d’imposteurs qui s’organisent pour assurer la surveillance, et s’ils ne sont pas satisfaits, ils finissent par opérer des vols dans des voitures.»

Ce gardien appelle les habitants des immeubles à s’organiser en comités de quartier et de désigner des gardiens pour le stationnement». Ainsi, estime notre interlocuteur, «les places seront réservées aux habitants et les tarifs seraient unifiés». Cependant, les citoyens ne sont pas de cet avis.

C’est le cas de M. Ghaouti, qui déclare: «Nous payons nos impôts et c’est aux autorités d’assurer la sécurité. Autrement, le fait de s’organiser pour récupérer la rue serait également une forme d’anarchie et signifierait que nous cédons aux pressions de ces jeunes sans emploi».

Par ailleurs, le problème du stationnement ne se pose pas uniquement dans les rues de la ville, mais également dans les villes balnéaires où toutes les plaintes des citoyens n’ont abouti à rien, les gardiens ayant fini par imposer leur diktat dans ce secteur fructueux.

Redouane Benchikh