Gare au “vol électronique” de voitures !

Gare au “vol électronique” de voitures !

Les filières du trafic de véhicules se multiplient davantage dans les cités, les villes, les villages et les frontières.

Le trafic de véhicules revient au-devant des pratiques mafieuses avec un bilan des plus inquiétants : 225 affaires traitées, 335 individus arrêtés et 143 véhicules récupérés par les services de la Gendarmerie nationale. Il est vrai que ces chiffres sont en légère baisse par rapport à l’année 2011, mais les faits sont là pour attester, encore une fois, que la menace subsiste et que les filières se multiplient davantage dans les cités, les villes, les villages et les frontières. Surtout au niveau des frontières.

Tous les véhicules concernés par ce trafic sont essentiellement sujet à la falsification des documents administratifs, du châssis et des plaques numérologiques. Les complicités au niveau des services de cartes grises dans les daïras ont sensiblement contribué à tisser de véritables toiles, surtout que ces voitures sont directement versées dans le trafic de drogue, les braquages, les enlèvements, la contrebande et autres casses où la pièce de rechange se fait désirer. Les statistiques du commandement de la Gendarmerie nationale font ressortir l’implication de quatre femmes dans ces réseaux et établit un classement par wilaya. En ce sens, lit-on dans un rapport exhaustif, Batna vient en tête du hit-parade avec 37 affaires recensées, suivie d’El-Oued avec 29 cas et El-Tarf avec une vingtaine de voitures trafiquées. Au volet des véhicules ciblés, on retrouve les anciens modèles, les véhicules accidentés, ceux qui sont versés dans la contrebande aux frontières et, enfin, les voitures volées et immatriculées à l’étranger, et introduites avec de faux papiers sur le sol algérien. Mais l’autre catégorie de véhicules ciblés demeurent ceux qui sont subtilisés et trafiqués. Le document de la GN relève que Renault Kangoo est le véhicule le plus visé par les voleurs, suivi de Hyundai Accent, Chevrolet Aveo et Renault Logan. Les autres catégories, à savoir les véhicules haut de gamme, sont aussi ciblés, mais par des réseaux spécialisés dans la grande criminalité. Des techniques classiques, comme le vol du bouchon du réservoir pour copier la serrure, à l’arrêt du système d’alarme, les services de sécurité s’inquiètent actuellement du “vol électronique” des véhicules en usant de scanners piratés. Grâce à ce système, les trafiquants subtilisent n’importe quel modèle de voiture en l’espace de cinq minutes et, dans certains cas, ce nouveau procédé ne dépasserait pas les 20 secondes. Fort heureusement, la GN, comme l’indique le rapport, dispose d’outils et de mécanismes récents permettant l’identification et la recherche de voitures trafiquées et volées. La preuve, des expertises sont souvent effectuées à l’Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de Bouchaoui.

Là aussi, les mêmes experts sont sollicités pour authentifier les documents des véhicules récupérés pour remonter à leur origine. D’ailleurs, un fichier national de voitures touchées par ce fléau est constamment mis à jour pour permettre aux unités d’identifier rapidement ces vols grâce au système Runitel. Ce système est très sollicité pour accéder aux banques de données qui recense actuellement plus de 55 000 (voitures) recherchées.

F B