Toutes les femmes sahraouies ou presque ont perdu un être cher dans la guerre ou dans les expéditions meurtrières menées au quotidien dans les territoires occupés.
L’égalité entre les deux sexes est une réalité au Sahara occidental, que nul ne peut nier. La femme sahraouie mène, aux côtés de son compatriote homme, un continuel combat pour l’indépendance de son pays, la République sahraouie. Respectée et considérée, la seule contrainte qu’elle rencontre est le fait que sa patrie soit sous l’emprise marocaine. Elle s’acquitte de ses tâches quotidiennes aux côtés de l’homme, sans complexe aucun. Son combat, que ce soit dans les camps de réfugiés, dans les territoires occupés ou dans l’exil, a, de par sa forte mobilisation et son engagement, marqué la scène internationale, principalement ces dernières années. L’engagement de l’infatigable Aminatou Haidar en est une preuve concrète. Beaucoup d’autres encore, animées du même esprit, continuent, bien que dans le silence, de porter le flambeau de la résistance. Le combat qui perdure au Sahara occidental a inévitablement modifié les habitudes ainsi que la place de la femme sahraouie. Celle-ci est parvenue à jouer un rôle important tant au sein de la cellule familiale, de l’appareil de production économique que dans les structures politico-administratives. Par ailleurs, la femme sahraouie est également diplomate. Elle représente le Polisario dans bon nombre de pays ayant reconnu la RASD. Elle joue un rôle de premier plan dans le combat pacifique mené par les Sahraouis depuis le cessez-le-feu de 1991. L’Histoire leur témoigne également d’avoir connu des moments trop difficiles, elles, qui ont subi toutes sortes d’atrocités de la part des forces coloniales marocaines. Elles ont été emprisonnées, maltraitées et humiliées. Toutes les femmes sahraouies ou presque ont perdu un être cher dans la guerre ou dans les expéditions meurtrières menées au quotidien dans les territoires occupés. Certaines affirment ne pas avoir revu leurs frères, fils et maris depuis bien longtemps. Depuis 1979, les femmes sahraouies sont réunies dans l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS), une organisation populaire regroupant toutes les femmes de la RASD et créée à l’initiative du Front Polisario. Selon des statistiques, l’UNFS compte aujourd’hui plus de
10 000 membres dans les camps de réfugiés à Tindouf, les zones occupées et libérées du Sahara occidental et à l’étranger, parmi l’émigration sahraouie, organisés en bureaux locaux et régionaux.
Farid Houali