Les gardes communaux tiennent un conclave aujourd’hui à Mouzaïa dans la wilaya de Blida. La coordination nationale s’estime lésée par les « maigres acquis » consentis par leur tutelle. Elle étudiera les rapports émis par les fédérations sur ces mesures pour prendre une décision…
Un conseil national des gardes communaux se tient aujourd’hui à Blida afin d’évaluer les décisions prises par le ministère de l’Intérieur depuis l’arrêt de leur mouvement de protestation au début de ce mois d’août suite aux engagements fermes de leur tutelle de répondre à leurs revendications socioéconomiques.
Ce conseil discutera également des divers rapports établis par les coordinations de wilaya sur les décisions prises par le département d’Ould Kablia. Selon les propos rapportés par le quotidien, les gardes communaux s’estiment lésés sur plusieurs points relatifs à leur revendications : notamment la rémunération des heures supplémentaires qu’ils considèrent comme « insignifiantes« ; celle-ci estimée à 180.000 DA avec effet rétroactif depuis 2008. Le coordonnateur national, Hakim Chouaïb, a affirmé dans les colonnes d’El Khabar : « Les mesures prises par le ministère de l’Intérieur après notre dernière concertation nous ont déçus. »
De son côté, Lahlou Aliouat, le chargé de la communication au sein de la coordination nationale de la corporation, n’a pas caché la déception des gardes communaux sur des « acquis très en deçà de la consistance escomptée (…) nombre de points contenus dans la plate-forme de revendications de la corporation ont été, jusqu’ici, éludés et demeurent, donc, en suspens »,précisant qu’en réalité la consistance des mesures accordées est « à l’opposé de ce que prétend la tutelle en faisant croire à l’opinion publique qu’elle a répondu à nos revendications en totalité. »
Selon le même interlocuteur qui s’exprime dans les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie, le conclave qui se tient aujourd’hui se veut une consultation de la base déconcertée par ces maigres acquis. Lahlou Aliouat a qualifié la solution proposée par la tutelle sur les heures supplémentaires d’ »inappropriée et injuste » : « Au moment où la corporation revendique une prime de 10 000 DA le mois à comptabiliser à l’installation du garde communal, la tutelle propose une indemnisation de seulement 3 200 DA avec un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008. D’autres revendications, notamment celle de l’accès prioritaire au logement reste toujours en suspend« . Ainsi, la coordination nationale se dit mobilisée pour faire pression sur le ministère de l’Intérieur qui, selon ses propos « agit sur les ordres de la Présidence« .
D’ores et déjà, la tenue de ce conclave qui réunit le conseil consultatif, renseigne sur le fait que la mobilisation des gardes communaux n’a pas cédé aux chants des sirènes, contrairement aux affirmations du ministère de l’Intérieur qui s’est félicité à travers plusieurs communiqués de la « satisfaction totale » de leurs revendications.
Rappelons que le mouvement de protestation des gardes communaux dure depuis le 27 juin dernier à Blida avant l’organisation de leur première marche sur Alger réprimée. Cette marche s’est soldée par la mort d’un garde communal lors des affrontements avec les services de l’ordre. La deuxième marche, organisée la veille du mois de Ramadhan, a été également bloquée par les forces de l’ordre à Boufarik. Les agents ont installé un campement de fortune à Boufarik où ils sont restés mobilisés une quinzaine de jours en période de ramadhan. Ils étaient sur le point d’organiser une troisième marche lorsque le ministère les a convoqués pour la reprise des négociations.
LM/El Khabar/Le Soir d’Algérie