Gardes communaux , Ministère de l’Intérieur Vers un bras de fer ?

Gardes communaux , Ministère de l’Intérieur Vers un bras de fer ?

Si pour le ministre de l’Intérieur, le problème des gardes communaux est «définitivement réglé», eux ne semblent pas l’entendre de cette oreille. Campant toujours sur leurs positions, leurs représentants occupaient encore, jusqu’à ce matin, la place des Martyrs, où ils disent d’ailleurs avoir été agressés hier soir par des inconnus, qui ont blessé 12 d’entre eux avec des cocktails Molotov et divers projectiles.

«Nous avons affronté le terrorisme pendant une quinzaine d’années, c’est pourquoi nous maintiendrons notre mouvement de protestation jusqu’à la satisfaction de toutes nos revendications légitimes», a déclaré ce matin à InfoSoir un des représentants des gardes communaux rencontrés à la place des Martyrs à Alger.

Ce même interlocuteur nous a annoncé que les gardes communaux ont décidé de retirer une de leurs revendications, à savoir la prime de 540 millions. «Après des discussions avec les gardes communaux nous avons décidé de retirer cette revendication (540 millions), et nous demandons à sa place une récompense financière plus modeste», a expliqué notre interlocuteur, sans préciser la somme revendiquée. Ce matin des centaines de gardes communaux étaient encore à la place des Martyrs. Nombre d’entre eux étaient allongés sur des cartons qu’ils ont étalés à même le sol, leurs cabas leur servant d’oreillers. Pour se protéger du soleil, d’autres se sont refugiés sous les quelques arbres qui se trouvent sur l’un des côtés de la place, ou ont confectionné des semblants de tentes avec des draps et des bâches. Selon plusieurs gardes communaux, des inconnus les ont attaqués hier dans la nuit.

«Nous étions endormis quand des inconnus ont lancé sur nous des cocktails Molotov et d’autres projectiles.» Selon lui, 12 gardes communaux ont été blessés. Ils ne sont pas au bout de leur peine.

En effet, les autorités publiques ont mis à exécution leur menace ces dernières 72 heures : une opération de désarmement des gardes communaux protestataires a débuté, il y a deux jours, à travers l’ensemble du territoire national. Elle a été enclenchée par les autorités militaires. Selon le coordinateur national des gardes communaux, des centaines d’éléments de ce corps de sécurité sont concernés par cette opération de désarmement.

Plusieurs fax rendant compte de cette décision, envoyés par leurs collègues de différentes régions du pays, ont été reçus, hier, à Alger, par les délégués des gardes communaux. En outre, d’autres gardes communaux ont été démis de leurs fonctions en guise de sanction pour avoir refusé de travailler, en solidarité avec leurs collègues protestataires. «Ce sont des menaces et des pressions des autorités pour nous pousser à renoncer à notre mouvement de protestation. Mais malgré toutes ces provocations des pouvoirs publics nous allons maintenir notre mouvement jusqu’à ce que toutes nos revendications soient satisfaites par la présidence de la République, et que nous ayons obtenu tous nos droits», affirment nos interlocuteurs.

Problème «résolu» pour Ould Kablia

Le problème des gardes communaux est définitivement réglé, suite aux mesures prises en leur faveur et qui ont été acceptées par leurs représentants, a souligné hier à Tamanrasset le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. «Des mesures ont été prises en accord avec les représentants des gardes communaux. Elles ont été transmises aux concernés dans le détail. Ce problème est, donc, définitivement réglé», a affirmé le ministre de l’Intérieur. Après avoir souligné que la majorité des gardes communaux ont manifesté leur accord avec ces mesures, il a relevé que «des personnes tentent de s’ériger en « tuteurs » des gardes communaux. Cette question a été tranchée», a-t-il ajouté. «Nous avons satisfait leurs demandes», a-t-il insisté, avertissant que les gardes communaux qui refusent les solutions proposées et acceptées risquent de rater leur intégration au sein de la police, la Gendarmerie et l’Armée, des corps qui, a-t-il rappelé, n’admettent pas cet esprit revendicatif et indiscipliné.