Garderies d’enfants,Entre le marteau des crèches et l’enclume des nourrices

Garderies d’enfants,Entre le marteau des crèches et l’enclume des nourrices

Entre les crèches privées et les nourrices, les parents font le choix en fonction de leurs moyens. De plus, il n’est pas toujours facile de placer son enfant vu le nombre de places limitées dans les crèches et garderies.

Le défi des femmes travailleuses de concilier la vie familiale et professionnelle n’est toujours pas un pari gagné. Avec une vie de plus en plus chère et les exigences du monde du travail ainsi que tout le stress que cette double responsabilité engendre, les femmes travailleuses n’ont pas toujours la tâche facile une fois qu’elles ont investi la vie professionnelle.

Il ne s’agit pas seulement des tâches ménagères ou des courses à la fin de la journée de travail, mais le casse-tête est doublement plus lourd pour les travailleuses mères. Ces dernières sont confrontées à des difficultés de trouver l’endroit idéal où laisser leurs enfants. Entre les crèches privées et les nourrices, les parents font le choix en fonction de leurs moyens.

De plus, il n’est pas toujours facile de placer son enfant vu le nombre de places limitées dans les crèches et garderies. Même si ces dernières poussent comme des champignons depuis quelques années, le nombre de femmes travailleuses connaît lui aussi une hausse. Un déséquilibre entre l’offre et la demande qui fait pousser des mères à recourir à leur famille ou à des nourrices dans le voisinage pour garder leurs enfants. Néanmoins, le vrai problème concerne les tarifs de la garderie du moment que ni ceux des crèches ni ceux des nourrices ne sont à la portée des petites et moyennes bourses, de plus les crèches publiques font grand défaut. «Les prix sont excessifs», témoigne Fadila, une enseignante ayant fait le tour des crèches de proximité pour finir par choisir une

«nounou» voisine dont le prix est plus raisonnable. «Les crèches proposent des tarifs mensuels de 5 000 à 7 000 DA en plus des frais d’inscription de 12 000 Da l’année. Il existe même des crèches qui activent dans le noir, qui n’hésitent pas à dicter les mêmes tarifs que les crèches agréées…», explique cette maman. Pour d’autres mères travailleuses pour qui les moyens ne posent pas de problème, une bonne prise charge des enfants n’est toujours pas assurée.

«Les crèches ne répondent pas aux normes. Les disputes entre enfants, les chutes dangereuses peuvent se produire des cas d’urgence, et en l’absence des professionnels au niveau de ces crèches, à l’exemple, d’un pédiatre», indique Sarah médecin ayant l’habitude de confier ses enfants à une crèche sise à Alger-Centre. La même source remet également en cause les compétences des nourrices et souligne dans ce contexte qu’elles ne sont pas toujours formées, elles sont généralement jeunes et manquent de patience pour comprendre l’enfant. Pour celles qui choisissent une parente ou une nourrice dans son voisinage, «les frais sont moins coûteux mais il va falloir bien chercher pour trouver les bonnes nourrices ; s’agissant des tarifs, ils oscillent entre 3000 et 5000 Da. C’est en fonction de l’accord conclu entre les deux femmes», témoigne Lynda, fonctionnaire dans une entreprise publique. D’autres alternatives sont par ailleurs possibles comme laisser son enfant chez sa mère ou sa belle-mère. Quel que soit le choix, les mamans se plaingnent dans la majorité du coût de la garderie vu le pouvoir d’achat qui demeure faible par rapport à une situation socio-économique de plus en plus difficile et plus chère.

Par Yasmine Ayadi