Le dossier de la garde communale est l’un des premiers chantiers du nouveau ministre de l’Intérieur
Un appel a été adressé à toutes les wilayas par le mouvement des gardes communaux pour poursuivre l’action de protestation.
Le gigantesque «sit-in», réunissant plus de 2500 personnes qui campent devant le siège de la wilaya de Aïn Defla depuis le 26 avril dernier, «se poursuit», nous a affirmé le porte-parole des gardes communaux protestataires, Lahlou Aliouat, délégué national et chargé de communication du mouvement des gardes communaux.
Joint au téléphone, Lahlou a confirmé la poursuite du mouvement massif déclenché à Aïn Defla, ce, «jusqu’à satisfaction totale des revendications des gardes communaux.». Il a ajouté que des «appels à des rassemblements similaires, ont été adressés à toutes les cellules des 48 wilayas du pays» pour faire de ce «sit-in» une action qui renforce l’unité des gardes communaux à travers tout le pays.
Le dossier de la Garde communale est l’un des premiers chantiers du nouveau ministre de l’Intérieur. Il a dernièrement été au centre d’une réunion entre le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, et les cadres de son département, a indiqué une source du ministère citée par l’APS. Bedoui a souligné que son département «est conscient de l’importance du corps de la garde communale et de son rôle efficient dans la préservation de l’unité de la nation». Cela apparaît, a précisé la même source, à travers «la prise en charge par le ministère des revendications et des préoccupations de cette catégorie et l’ouverture des portes du dialogue et de la concertation». Le ministre a ainsi relevé «la reconnaissance par le gouvernement des énormes sacrifices consentis par les éléments de la garde communale dans les moments difficiles qu’a connus l’Algérie et leurs efforts pour la préservation de la sécurité et la stabilité du pays» sans omettre de préciser que «les acquis enregistrés ont été réalisés grâce à la sagesse et la sérénité des éléments de la garde communale». Le ministre, qui a souligné la nécessité de soutenir ce corps, indissociable du secteur de l’intérieur et des collectivités locales, a appelé à «continuer à oeuvrer pour aplanir tous les obstacles…en vue de permettre la prise en charge des revendications et des préoccupations de ce corps dans le cadre de la politique de dialogue constructif».
Cependant, selon Lahlou Aliouat, aucune information n’a été émise après cette réunion.
Pour revenir au grandiose «sit-in» observé face au siège de la wilaya de Aïn Defla, il a été constaté par la presse, que le lieu a pris la forme d’un véritable «camp de camping ou de réfugiés» rassemblant des centaines de gardes communaux décidés à décrocher leurs «droits». Ils sont venus de partout pour revendiquer ensemble le droit à la dignité après les innommables souffrances endurées durant le long combat mené dans les maquis pour la paix et la stabilité.
Pour rappel, 153 ex-gardes communaux ont observé une grève de la faim en signe de réaction contre la décision de fermeture des commerces d’alimentation entourant le lieu du «sit-in», ordonnée par le wali de Aïn Defla. «La campagne de démobilisation n’a pas eu d’ancrage. Au contraire, tout ce que nous avons subi comme pressions et chantage n’a fait que renforcer notre détermination», a affirmé le coordinateur national de la garde communale, Hakim Chouib. «Toutes les manoeuvres déployées par les pouvoirs publics pour affaiblir, désavouer, voire déstabiliser le mouvement n’ont pas réussi» a indiqué le délégué de la wilaya de Médéa dont les confrères du «sit-in» ont exprimé leur satisfaction quant à la solidarité manifestée par la population de Aïn Defla en apportant «aide et son assistance» aux gardes communaux en approvisionnant les grévistes journellement en denrées alimentaires, lait, eau et nourriture…
Ailleurs, non loin de là à titre d’exemple, à Médéa plus précisément, des centaines de gardes communaux occupent la rue en signe de solidarité avec les grévistes de Aïn Defla. Selon Hakim Chouib, coordinateur national de la garde communale, rien ne pourra affaiblir le mouvement des gardes communaux. Et de dénoncer avec vigueur les pourparlers menés avec des personnes qui n’ont aucune relation avec eux. «Ces personnes ne représentent qu’elles-mêmes…Nous allons enclencher d’autres actions de rue pour nous faire entendre», a-t-il affirmé, en soulignant qu’une délégation de protestataires a été reçue par le chef de cabinet de la wilaya de Médéa.