«Je n’ai pas eu ma chance» «Je ne compte pas mettre un terme ma carrière internationale» «Pour moi, je viens juste de commencer à jouer»
L’enfant de Draâ Ben Khedda tient à expliquer dans cet entretien qu’il n’est pas arrivé à l’âge de la retraite internationale. Il revient aussi sur son statut de remplaçant en affirmant que la concurrence n’était pas loyale.
– Ces derniers jours, on ne cesse de dire que Lounès arrêtera sa carrière internationale, qu’en est-il au juste ?
– Je ne sais pas d’où les gens ont puisé cette information, mais je n’ai jamais dit que je vais arrêter ma carrière internationale. Au contraire, je me sens en forme, et pour moi, je viens juste de commencer à jouer.
– A votre avis, pourquoi tant de spéculations à propos de votre avenir international ?
– Je ne sais pas. C’est grave que les autres qui décident à ma place. Je n’ai même pas encore bouclé mes 33 ans et je me sens au top de ma forme. C’est l’âge de la maturité et je peux rendre beaucoup de services à la sélection algérienne.
– Vous étiez sûrement touché par cette histoire concernant l’arrêt de votre carrière internationale…
– Oui, je suis très affecté par toutes ces rumeurs. J’affiche une belle forme et les gens ne doivent pas me juger d’après mon âge, mais d’après ce que je peux apporter à la sélection. Je travaille d’arrache-pied et je n’ai à aucun moment songé à mettre un terme à ma carrière internationale.
– Vous êtes donc prêt à poursuivre votre aventure avec les Verts…
– Bien sûr, je me sens au top de mon niveau et je n’ai nullement l’intention d’arrêter avec la sélection, sauf si on me le demande. Je sens que je peux apporter beaucoup à la sélection et je ferai tout pour être à la hauteur des attentes placées en moi.
– Une rumeur a circulé ces dernières semaines selon laquelle Khaled Lemouchia vous aurait frappé avec une fourchette en Angola lors de la Coupe d’Afrique des nations, ce qui aurait nécessité votre transfert en France, qu’en est-il au juste ?
– J’ai eu l’écho de cette rumeur et je n’en reviens pas. Je ne sais pas qui est derrière cette histoire, mais c’est du n’importe quoi. A mon arrivée en Angola, j’ai contracté une appendicite et mon cas nécessitait un transfert en France. Si Lemouchia m’avait vraiment frappé avec une fourchette, on m’aurait transféré en urgence vers l’un des hôpitaux de l’Angola. C’est incroyable ce que les gens inventent comme histoire. Vous savez, même en Afrique du Sud, je n’ai pas échappé aux rumeurs.
– Comment ça ?
– Certains ont rapporté que j’étais grièvement blessé en Afrique du Sud et que j’étais resté inconscient sur le terrain pendant plusieurs minutes. Ce n’était pas du tout vrai. J’ai contracté une blessure à l’entraînement, mais elle n’était pas du tout grave. D’ailleurs, j’ai repris les entraînements le lendemain. Cette rumeur a inquiété ma famille qui m’a appelé pour voir si j’étais vraiment blessé.
– Qu’avez-vous à dire sur votre participation en Afrique du Sud ?
– J’étais en super forme, malheureusement, la concurrence n’était pas loyale.
– Vous estimez que vous n’avez pas eu votre chance…
– Absolument, je n’ai pas eu ma chance. J’étais en forme, mais je n’ai pas eu l’occasion de le prouver.
– Avez-vous demandé des explications à Saâdane ?
– Non, j’avoue que Saâdane m’a parlé lors du stage effectué en Suisse. C’est là qu’il m’a annoncé si je suis prêt à accepter d’être le troisième gardien. J’ai accepté tout en espérant avoir ma chance. Pour lui, être dans la liste des 23 est déjà une bonne chose. Je suis pour la concurrence, pour peu qu’elle soit loyale. J’étais en super forme, mais je n’ai pas eu ma chance.
– Vous n’avez pas senti qu’on voulait vous pousser vers la porte de sortie…
– Ce n’est qu’une fois en Afrique du Sud que j’ai senti ça. J’étais un peu mis à l’écart.
– Le staff technique aurait pu vous faire jouer face aux EAU avant de faire son classement…
– Oui, pour le staff technique, il me connaissait déjà. Dommage qu’il ne m’ait pas donné ma chance, car je me sentais au top de ma forme.
– Que pensez-vous du gardien Raïs Mbolhi ?
– Mbolhi est un bon gardien. Il a eu un bon rendement lors des deux matches auxquels il a pris part. Il a d’énormes qualités.
– L’avez-vous félicité après sa belle prestation face à l’Angleterre ?
– Evidemment, je l’ai félicité. Je l’ai encouragé en lui disant qu’il est sur la bonne voie.
– Avez-vous tenté de remonter le moral à Chaouchi qui a commis une erreur monumentale lors du premier match face à la Slovénie ?
– Bien sûr, on est une famille, et la moindre des choses est d’être solidaire avec lui. On a tout fait pour lui remonter le moral. Ça arrive à n’importe quel joueur ou gardien de commettre des erreurs.
– Chaouchi est votre concurrent et votre comportement prouve que vous êtes un professionnel…
– C’est mon équipier avant tout. On forme une famille et on doit se soutenir. Ce qui compte, c’est l’intérêt de l’équipe. La concurrence est bonne pour le groupe à condition qu’elle soit loyale.
– Après la bourde de Chaouchi face à la Slovénie, l’entraîneur Saâdane vous a classé à la deuxième position…
– J’étais le deuxième gardien lors des deux derniers matches, malheureusement, je n’ai pas joué. Je crois que si l’équipe s’était qualifiée au deuxième tour, mes chances de jouer seraient grandes.
– Vous avez certainement des regrets…
– Je ne vous cache pas que mon rêve était de jouer cette Coupe du monde. Tout joueur ambitionne de prendre part à un tel événement où on affronte les meilleures équipes du monde.
– Ne croyez-vous pas que l’EN dispose de bons gardiens ?
– C’est une bonne chose. La concurrence permettra au staff technique d’avoir plus de choix, mais elle doit être loyale. Celui qui mérite sa place doit jouer et on ne doit pas regarder l’âge.
– Le capitaine Yazid Mansouri a été très déçu de ne pas jouer en Afrique du Sud…
– C’est normal qu’il soit déçu. Il était le capitaine et il avait pris part à tous les matches amicaux. Il faut le comprendre.
– Comment entrevoyez-vous l’avenir de cette équipe ?
– Il y a un bon groupe qui est capable de faire mieux à l’avenir. Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique approchent et on doit tout faire pour se qualifier à la prochaine CAN.
– On vous laisse le soin de conclure…
– Je remercie tous les supporters qui sont venus à l’aéroport pour nous accueillir. Ils nous ont toujours soutenus et on leur promet de faire mieux à l’avenir. Je profite de l’occasion pour dire encore une fois que je ne suis pas arrivé à l’âge de la retraite comme certains l’ont laissé entendre.
