L’ex-gardien de but de la JSK et de la sélection nationale, Lounès Gaouaoui, a retrouvé, avant-hier, son jardin, le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou qui lui a rappelé beaucoup de souvenirs, de merveilleux moments qu’il a passés sous les couleurs de la JSK où il a vécu plusieurs années marquées par des titres nationaux et continentaux, mais aussi des convocations en EN sachant qu’il a défendu les couleurs de l’Algérie pendant plusieurs sélections. Le fait de rater la CAN d’Angola 2010 la veille du coup de starter a coûté cher au natif de Tizi Ouzou (Draâ Ben Kheda) qui a été le grand absent quelques mois après en Afrique du Sud (Mondial 2010).
Une absence qui, bien qu’il ne veuille plus en parler préférant tirer un trait sur le passé, constitue un mauvais souvenir dans sa carrière footballistique, lui qui a pourtant contribué grandement à la double qualification en CAN et Coupe du monde, et fait de son mieux pour se remettre de la blessure contractée la veille de la CAN. Plusieurs mois après, Lounès Gaouaoui accepte de revenir avec nous sur certains événements mais surtout évoque avec beaucoup de regrets la raclée essuyée à Marrakech et qui diminue considérablement, pour ne pas dire anéanti, complètement les chances des Verts à passer pour la deuxième fois consécutive à la phase finale de la CAN 2012. Nous l’avons sollicité juste après le match de championnat JSK-USMB d’avant-hier, et il se confie aux lecteurs du Buteur.
C’est une précieuse victoire que votre équipe l’USMB a arrachée cet après-midi face à la JSK, trois précieux points qui vous font rêver du maintien, n’est-ce pas ?
Je dois dire que même si la JSK traverse des moments difficiles en cette fin de saison, aujourd’hui c’est l’USMB qui avait beaucoup plus besoin du gain total du match. Notre club est menacé de relégation et nous avons intérêt à récolter tous les points des matchs d’ici la fin du championnat. Aujourd’hui, on a remporté un match des quatre qu’il fallait gagner. Tout le monde, joueurs et dirigeants, sera mobilisé pour éviter à Blida les affres de la relégation. Il nous reste encore trois autres matchs très difficiles à jouer, et on fera tout pour les gagner.

Vous avez retrouvé à l’occasion votre ancienne équipe, la JSK où vous avez connu les plus beaux moments de votre carrière…
C’est toujours avec plaisir que je retrouve le stade de Tizi Ouzou où j’ai fait mes débuts à la JSK en provenance de Draâ Ben Kheda. Ce que je regrette le plus, c’est de n’avoir pas retrouvé les supporters que j’aurais aimé saluer à ma manière cet après-midi. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour présenter mes sincères félicitations à la JSK, ses dirigeants, ses joueurs ainsi que ses supporters dans les quatre coins de la Kabylie pour le trophée de Coupe d’Algérie, et aussi la qualification à la phase des poules en Coupe de la CAF. C’est vrai que même si en championnat les résultats ne sont pas ceux que tout le monde en Kabylie souhaite, la JSK a quand même réalisé un bon parcours. Une chose est sûre, le club va revenir en force la saison prochaine et je suis convaincu qu’il jouera comme à l’accoutumée les premiers rôles.
Revenons à la l’actualité qui polarise toute la famille du football national, celle de la sélection nationale dont vous vous êtes éloigné depuis plusieurs mois. Suivez-vous ses résultats ?
C’est évident, comme tout Algérien, je suis constamment branché sur le moindre détail de la sélection. Je suis de très près les informations et je ne rate pratiquement aucun détail.
Avez-vous suivi le match Maroc-Algérie joué au stade de Marrakech où les Verts ont concédé une lourde défaite (4-0), ce qui réduit presque à néant nos chances pour la qualification à la CAN 2012 ?
Oui, je l’ai vu, et même revu plusieurs fois. C’est regrettable de concéder une telle défaite. Ça nous a fait tellement mal au cœur. Je n’ai pas reconnu l’équipe qui a pourtant gagné à Annaba par un but à zéro. On aurait pu revenir avec un résultat bien meilleur que cette lourde défaite, qui ne va pas être oubliée de sitôt.
Qu’est-ce qui n’a pas marché pour la sélection, selon vous ?
C’est clair, je remets en cause le choix tactique de l’entraîneur Benchikha. Je ne pense pas qu’il ait fait le bon choix tactique en optant pour l’offensive dès les premières minutes de jeu, il aurait dû peut-être jouer beaucoup plus la prudence que d’ouvrir le jeu. Ayant revu le match plusieurs fois, je pense qu’on n’aurait pas dû opter pour l’offensive. Et l’erreur a été payée cash, les Marocains se sont relancés pour la qualification alors que nos chances ont diminué, c’est dommage.
Quelles sont, à votre avis, les chances de l’Algérie de passer à la CAN ?
Il faut dire que la défaite face au Maroc et le résultat de l’autre match Afrique centrale-Tanzanie font que l’Algérie n’a que peu de chances. Mais il ne faut pas baisser les bras, mais corriger au fur et à mesure les erreurs commises pour revenir sur la scène footballistique, il sera vraiment dommage de lâcher.
Sur le plan personnel, cela fait plusieurs mois que vous ne figurez plus en sélection, est-ce la fin de votre carrière internationale ?
Je ne suis pas fini, et ceux qui ont voulu m’enterrer sont ingrats. Je crois que j’ai beaucoup donné à la sélection et je suis encore en mesure de prendre ma place. Je voudrais justement expliquer quelque chose.
Laquelle ?
Je ne souhaite pas être victime des résultats qu’enregistrent les clubs où j’évolue pour être privé de la sélection, je suis confiant en mes capacités et je ne pense pas que je sois inapte de continuer à servir la sélection. En tout cas, ce n’est pas cette mise à l’écart qui amenuisera mes capacités, je continuerai à travailler jusqu’à retrouver la sélection, tôt ou tard.
La FAF a nommé un nouveau sélectionneur en la personne de Halilhodzic, un mot à ce sujet ?
Je ne peux que lui souhaiter la bienvenue en sélection nationale, j’espère qu’il pourra redresser la barre et permettre à notre l’EN de retrouver la joie de gagner qui nous manque depuis un bon moment. Il ne faut pas, comme je vous l’ai dit en début de cet entretien, passer le temps à ressasser les défaites mais savoir corriger les lacunes et penser à l’avenir, car la qualification au Mondial 2014 est impérative.