Gambie-Algérie : les dessous d’une retransmission

Gambie-Algérie : les dessous d’une retransmission

Les Algériens avaient craint de ne pas pouvoir regarder en direct le match Gambie-Algérie, comptant pour les éliminatoires de la CAN-2013, mais l’Etablissement public de télévision a quand même su décrocher les droits de retransmission du match sur la chaîne terrestre, pour le plus grand bonheur du public.

Le match a eu lieu, avec la victoire qui l’a accompagné, mais l’énigme est restée entière dans l’esprit de beaucoup d’Algériens : pourquoi l’incertitude a régné jusqu’au bout au sujet de la retransmission du match, réitérant ainsi un suspense devenu récurrent ?


Sportfive voulait mettre les Algériens devant

En fait, ce serait trop facile de faire porter à la Télévision algérienne le chapeau des lenteurs qu’ont connues les négociations pour l’acquisition des droits de retransmission du match. Il n’y a pas eu une démarche improvisée à la dernière minute, comme certains seraient amenés à le croire. L’Etablissement public de télévision, à travers sa direction commerciale, a entamé les contacts avec Sportfive, l’agence détentrice des droits de retransmission, il y a plusieurs semaines, mais cette dernière ne s’est manifestée qu’à quelques jours du match. Le motif ? Mettre la Télévision algérienne devant le fait accompli en lui imposant un tarif exorbitant (250 000 euros, un tarif loin des normes commerciales),  sans lui laisser le temps de négocier. Pour Sportfive, les Algériens ne pouvaient refuser, du moment que le match les concernait directement.

Arriadia, l’«arme» secrète

Il est connu que les montants sont plus élevés pour les chaînes de télévision des pays concernés par un match, dans une volonté de couvrir la totalité des frais d’un seul coup, alors que la vente pour d’autres chaînes n’est qu’un bonus. Une démarche purement commerciale, voire mercantile, destinée à soutirer le maximum d’argent, surtout que cette agence a profité de la détresse financière des Etats africains et, surtout, de leur désunion pour détenir le monopole des droits des principales compétitions internationales. Afin de titiller la fibre patriotique des Algériens et tenter de faire fléchir la position de la Télévision algérienne, Sportfive a sorti une «arme» secrète : la chaîne marocaine Arriadia à laquelle elle a vendu (à quel prix ?) les droits de retransmission du match par satellite, car connaissant parfaitement la susceptibilité qui entoure les relations politiques entre l’Algérie et le Maroc. Hasard ou coïncidence : le responsable de Sportfive en Afrique est un… Marocain.

La Télévision algérienne a refusé pour trois raisons

Pour la partie algérienne, accepter aurait constitué un précédent qui ferait «jurisprudence» dans le futur. En effet, 250 000 euros équivaut à 2,607 750 milliards de centimes au taux de change officiel d’hier qui était de 104,31, soit de quoi payer 1448 pères de famille au SMIC. Si le match s’était soldé par une défaite, l’opinion publique algérienne n’aurait pas manqué de dénoncer une dépense aussi onéreuse pour un simple match en Gambie. De plus, si la télévision cédait cette fois-ci, Sportfive lui demanderait sans doute plus pour les matchs des éliminatoires pour la Coupe du monde 2014 (dont Sportfive détient également les droits, tout comme ceux des matches du CHAN) et peut-être même le double pour un choc, tel celui face au Mali à Bamako en juin prochain. Autre raison qui a fait que la Télévision algérienne n’a pas cédé : les prix du marché sont connus par les initiés et, dans le barème, un Gambie-Algérie vaut beaucoup moins du prix exigé par Sportfive. C’est comme si on vous demandait d’acheter un kilo de pomme de terre à 400 DA. Et puis, il y a aussi une question de souveraineté : l’Algérie ne va pas se faire dicter un prix exorbitant pour un simple match de football, de surcroît en phase éliminatoires. Pour tous ces motifs, l’Etablissement public de télévision a, la veille du match, refusé de payer le prix demandé.

Finalement, Sportfive a accepté 100 000 euros

Le commerce est aussi un jeu de poker menteur. En effet, les droits de diffusion sur le satellite, cédés à la chaîne marocaine Arridia, n’ont pas rapporté beaucoup d’argent puisque la chaîne marocaine n’était pas directement concernée par le match et, du coup, n’a pas déboursé grand-chose (elle n’aurait pas sorti le moindre dirham pour ce match selon certaines sources au fait des coulisses de ce genre de négociations). Il fallait à Sportfive au moins amortir les frais engagés pour la retransmission du match et c’est pour cela qu’elle a consenti à vendre le direct à la Télévision algérienne pour 100 000 euros. L’agence voulait prendre la Télévision algérienne à la gorge, mais elle a perdu le bras de fer. C’est elle qui a fini par céder en renonçant à 150 000 euros, soit à hauteur de

60 % du tarif initial.

L’Etat algérien et la FAF doivent s’inspirer de la France et de l’Allemagne

Pour ce match, la face et l’honneur ont été saufs : le match a été diffusé en direct à un prix raisonnable. Cependant, d’autres marchandages, voire «chantages» sont à prévoir si l’Etat algérien et, surtout, la FAF n’interviennent pas pour mettre le holà au monopole des Sportfive et autres chaînes cryptées dans la gestion des droits des matches qui concernent l’Algérie. Quand il s’agit de souveraineté, il n’y a pas de mal à user de protectionnisme. Pour prendre uniquement l’exemple de la France, pays pourtant régi par l’économie de marché, les matchs qui concernent les sélections nationales de football et de rugby ainsi que les grandes manifestations sportives organisées sur son sol (tournoi Roland-Garros en tennis, Tour de France cycliste, meetings de Nice et de Paris en athlétisme…) ne sont pas commercialisées aux chaînes cryptées à péage car, suivant la loi, ils relèvent du patrimoine national et tous les Français doivent pouvoir les suivre, ce qui fait que seules les chaînes diffusant en clair peuvent en acquérir les droits. De même, une loi en Allemagne interdit la vente des droits de la Bundesliga à des télévisions dont des Allemands ne détiennent pas une part des actions et c’est pour cela que le bouquet Al Jazeera Sports n’a pas acquis les droits de diffusion de ce championnat. L’Etat algérien, en association avec les autres Etats de l’Union africaine, devrait en faire de même : imposer que les droits de diffusions des matchs des sélections nationales soient vendus à des chaînes diffusant en clair et non pas à des chaînes cryptées. C’est à cause de leur désunion et du silence  de la CAF et de ses fédérations affiliées que les marchés des droits de diffusion sont octroyés dans une totale opacité à des agences comme Sportfive.

Arriadia a enfreint une règle non écrite

L’acquisition des droits de retransmission et la diffusion  des matchs Kenya-Togo et Guinée équatoriale-Cameroun, avant la rencontre Gambie-Algérie, est quelque chose de tout à fait normal et compréhensible pour une chaîne à vocation sportive comme Arriadia qui souhaite meubler sa grille de programmes avec des contenus attractifs pour ses téléspectateurs friands de ce genre de confrontations. Par contre, l’acquisition des droits et la diffusion du match de notre Equipe nationale est un acte tout à fait répréhensible en ce sens qu’il a détruit une négociation en cours, mais cela a fini par se retourner contre ceux qui ont accepté d’être complices d’un complot. Les responsables d’Arriadia savent pertinemment qu’ils ont enfreint une règle non écrite en achetant les droits du match d’un pays appartenant à un même territoire de diffusion. Si on devait s’inscrire dans cette logique, Arriadia va acheter les droits de l’équipe de France de ses matches de qualification pour une diffusion en clair par satellite sur le territoire français. Sportfive, si elle était détentrice de ces droits, aurait-elle accepté de le faire ? Sans doute pas, car cela signifierait la disparition de cette filiale du Groupe Lagardère. Pourquoi donc la Télévision algérienne s’abstiendra t-elle de poursuivre en justice devant une juridiction européenne cette agence de droit français ? En tout état de cause, les hommes de loi algériens doivent être saisis pour en examiner l’opportunité, surtout que les conditions en France s’y prêtent. En tout cas, la question mérite d’être posée.

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Boudebouz-Kadir : explication entre potes !

Valenciennes se rend ce samedi à Sochaux pour affronter la formation locale dans un match comptant pour la 26e journée de Ligue 1 française. Cette empoignade serra caractérisée par le duel algéro-algérien qui mettra aux prises le milieu de terrain offensif du FC Sochaux Montbéliard, Ryad Boudebouz, à son compatriote du VAFC, Foued Kadir.  Les deux joueurs, qui ont pris part au dernier match de l’Equipe nationale face à la Gambie en déplacement, vont donc se croiser une nouvelle dois au stade Bonal. Pour rappel, au match aller, Kadir avait pris le dessus sur Boudebouz. Il avait même inscrit un but contre Sochaux.

Lacen et Getafe en mission délicate contre Malaga

Après l’excellent match réalisé avec la sélection mercredi passé, Medhi Lacen sera appelé, ce soir, à disputer une rencontre très difficile face à Malaga. Lacen, qui est revenu fatigué de son voyage avec l’Algérie en Gambie, devrait être reconduit par son entraîneur, surtout qu’il reste sur deux belles productions en championnat avec Getafe.

Cadamuro rassure Montanier

Obligé de céder sa place à son camarade en sélection, Mehdi Mostefa Sbaâ, mercredi en raison d’une crampe, Liassine Bentaiba Cadamuro a retrouvé ses coéquipiers de la Real Sociedad. L’arrière droit de l’EN a rassuré son entraîneur Philipe Montanier qui s’est inquiété de voir son défenseur polyvalent demander le changement, a rapporté un journal régional espagnol.

Mbolhi retrouvera la compétition officielle demain

Rais Ouahab Mbolhi renouera avec la compétition officielle, demain dimanche. Le portier titulaire du CSKA Sofia, qui a été désigné meilleur gardien lors du dernier tournoi amical disputé en Libye, a été titularisé à l’occasion du dernier match de l’Equipe nationale contre la Gambie, mercredi. Il sera normalement titulaire contre Chernomorets Burgas.

Belhadj et Al Sadd neutralisés en amical

La formation d’Al Sadd a été tenue en échec par la formation militaire du Qatar, sur le score d’un but partout. Laissé sur le banc, Belhadj Nadir a été incorporé en seconde période. C’est lui qui a été derrière l’égalisation de son équipe. Al Sadd s’apprête à disputer une rencontre difficile face à Lekhwiya de Djamel Belmadi.

Bouazza titulaire cet après-midi contre Reading

A peine rentré dans son club, Milwall, après le déplacement en Gambie, Hameur Bouazza est déjà à fond avec son équipe. Il sera titulaire lors du match de cet après-midi contre Reading comptant pour la 34e journée de la Championship (championnat de deuxième division anglaise). C’est la preuve de la confiance que place en lui son entraîneur, Kenny Jackett. La semaine passée, il avait été titularisé face à Burnley, contribuant à la première victoire à Milwall depuis le début de la nouvelle année. Ce sera donc sa deuxième titularisation d’affilée depuis son retour de blessure, avec l’espoir d’un nouveau succès.