Galerie seen art: Yazid Kheloufi expose

Galerie seen art: Yazid Kheloufi expose

«Les encres de l’âme», est le titre de son exposition singulière qui allie la poésie au spirituel. Son vernissage aura lieu samedi 9 février et durera jusqu’au 9 mars. Yazid Kheloufi, artiste authentique, originaire de la région de Maghnia (wilaya de Tlemcen), fut ancré dès son jeune âge dans un terroir chargé d’histoire et de pratiques mystiques; ce sont les traces de ce patrimoine hérité, à facettes multiples, que l’on retrouve dans ses oeuvres, tant il puise dans ses racines pour en extraire le beau, reliant une grande tradition spirituelle à une culture enrichie à des sources diverses.

Son oeuvre de plasticien contemporain, reflète en effet, telle sa pratique spirituelle revendiquée, une maturité et un travail accomplis. La danse du trait, le foisonnement du graphisme (lettres, symboles), le conduisent à puiser dans la poésie arabe, ainsi que dans une filiation spirituelle, qui s’érige fil conducteur de sa création artistique, s’intégrant dans un héritage littéraire arabo-musulman. Les graphies et les textes se complètent et s’interpellent alors, parvenant à rendre compte de l’élan intime qui inspira le texte; les lettres inscrivent un mouvement en spirale symbolisant le mouvement de l’âme.

A propos de cette démarche de création si singulière, l’artiste nous confie: «Pour l’écriture, je pense que c’est un prolongement et une nouvelle vision contemporaine de la calligraphie arabe, une topographie intérieure de soi, vu la forte présence de la lettre arabe dans l’imaginaire de l’être arabo-musulman».A l’inverse, lorsqu’il s’empare de l’idée de vide, sur un support d’argile mélangé, il dévoile une simplicité complexe, incrustant des lettres modelées imitant le stuc ancestral, celui des maîtres arabo-andalous, il donne alors une dimension nouvelle, davantage contemporaine au passé. Quel que soit le support, la pureté et la puissance de l’oeuvre de Yazid Kheloufi sont telles que le trait semble disparaître, comme pour aller au-delà de la matière.

Nous voici alors face à une oeuvre en quête de sens… «Je pars, dans ma recherche, de la diversité dans la forme, à l’unité dans le fond: la célèbre théorie de l’unité existentielle du théosophe Ibn Arabi. Une vision esthétique qui passe entre l’oeil du corps à l’oeil du coeur. Je m’appuie sur le grand répertoire soufi et la philosophie illuminative.» Yazid Kheloufi est un artiste autodidacte né en 1963 à Hammam Boughrara (wilaya de Tlemcen) en Algérie, il vit et travaille entre Alger et Maghnia. Il s’est formé au contact des maîtres de la calligraphie arabe de la région de Tlemcen et auprès d’artisans pour les arts plastiques.

Il explore dans ses recherches la diversité dans la forme, à l’unité dans le fond, se basant sur la célèbre théorie de l’unité existentielle du théosophe Ibn Arabi. Une vision esthétique qui passe entre l’oeil du corps à l’oeil du coeur. Il s’appuie régulièrement dans ses travaux sur le grand répertoire soufi et la philosophie illuminative de l’illustre Chihab eddine al Suhrawardi (1155-1191). L’artiste a à son actif plusieurs expositions individuelles.