C’est en présence du gotha des arts plastiques que le vernissage de cette exposition a eu lieu, jeudi après-midi, à la galerie Mohamed Racim à Alger. Intitulée Révélation, l’exposition de Souhila Belbahar est une invitation à un voyage à travers le temps, l’espace et l’imaginaire.
A travers des tracés furtifs, cette remarquable dame a donné, encore une fois, la pleine mesure à son talent en innovant dans son approche picturale, en taquinant l’art abstrait. Dalila Mohammed Orfali, conservatrice en chef et directrice du Musée national d’Alger, écrit dans le catalogue de présentation : « L’univers de Souhila Belbahar fut certes pendant longtemps empli de la rumeur radieuse des êtres, de leur tendresse et de leur passion, des courbes enchanteresses et sensuelles de végétaux imaginaires, un univers terrestre idéalisé en somme. Aujourd’hui, elle choisit, libre et émancipée, d’explorer un monde plus ésotérique où les dimensions sont renversées, les rapports contrés, d’où la féminité qui l’a si souvent appesantie, est proscrite ».
Pour le président de l’UNAC, Abdelhamid Arroussi, les œuvres exposées dénotent d’une maturité doublée d’une vision plastique bien personnelle, une présence artistique aux forces et aux rythmes qui caractérisent la vie propre au récit pictural qui est le sien, mais aussi aux sujets qu’elle traite, toile après toile, depuis qu’elle a commencé à peindre. Si par le passé, Souhila Belbahar nous a habitués à des peintures personnalisées où l’on pouvait découvrir et apprécier à leur juste valeur des instruments musicaux, des femmes, des fleurs, des oiseaux ou encore des silhouettes féminines, aujourd’hui, elle change de registre en nous conviant à découvrir une peinture abstraite avec une palette aux tons rougeâtres. De grandes dimensions, la plupart des œuvres accrochées aux cimaises témoignent d’une onde émotionnelle exponentielle.
En effet, qu’elles soient réalisées à l’encre de Chine, au bas relief sur carton, à la technique mixte, les chefs-d’œuvre de Souhila Belbahar regorgent d’une extrême liberté d’expression. Cette extrapolation au niveau pictural n’est autre que la résultante d’une maturité professionnel qu’elle égrène au fil des années. Les présentes œuvres de Souhila Belbahar présentent un univers mystique et naïf à la fois, empreint d’un d’optimisme certain. Comme elle le dit si bien, la peinture s’est imposée à elle comme une seconde nature. « Elle devint mon refuge, mon jardin secret, la possibilité de créer, de penser. Mon art a été pour moi une raison d’être, d’exister, un plus qui, rajouté à l’affection de mes proches, est devenu un autre enfant qu’on a fini par adopter », explique-t-elle. Un détour du côté de la galerie Mohamed Racim est vivement recommandé aussi bien aux esthètes qu’aux profanes et ce avant le 13 mai prochain.