Gaid Salah ré-implique (?) l’armée dans le jeu partisan

Gaid Salah ré-implique (?) l’armée dans le jeu partisan

Le Xe congrès du FLN continue de faire des vagues et de s’affirmer le métronome d’une occulte et implacable partition successorale.

Le dernier épisode est rapporté par nos confrères du Soir d’Algérie. Dans l’édition de ce jour, ils révèlent s’être procuré une copie d’une lettre de félicitations adressée par Gaid Salah, titulaire du commandement de l’Etat-Major de l’ANP et néanmoins vice-ministre de la défense, à « son frère » Amar Saadani. Nos confrères rapportent de larges passages de cette missive rédigée dans le pur style de la langue de bois du temps où l’armée siégeait au comité central du FLN.

Spasme du rocambolesque processus « d’ouverture politique » piloté depuis octobre-novembre 1988 par l’ancien parti unique, la séquence « épilogue du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika » est, le moins que le puisse dire, d’une arrogance absolue.

Tout en ayant à l’esprit les questions de formes et de fond que soulève cette lettre de M. Gaid Salah au secrétaire général du FLN, nous reproduisons pour nos lecteurs les extraits de la lettre publiés par le Soir d’Algérie.

« Au frère Amar Saâdani, secrétaire général du parti du Front de libération nationale, il m’est particulièrement agréable de présenter, à votre honorable personne, mes plus sincères félicitations et mes meilleurs vœux de santé et de prospérité, à l’occasion de votre plébiscite, à l’unanimité, comme secrétaire général du parti du Front de libération nationale et prie Dieu le Tout-Puissant de vous prêter son assistance et sa bénédiction pour la réussite de votre colossale entreprise et vos efforts considérables et dont a grandement besoin l’Algérie des Chouhadas et du sacrifice. »

« Il est nul besoin de prouver que le parti du Front de libération nationale demeure, au regard du capital révolutionnaire et historique ainsi que sa large base populaire qui brasse toutes les couches de la société et toutes les catégories d’âge, la première force politique du pays et c’est incontestable. »

« S’il est attendu de cette force politique (le FLN) d’enrichir la dynamique de la classe politique dans notre pays et de consolider son édifice, elle qui constitue une force d’équilibre constamment guidée par ce souci permanent de servir les intérêts supérieurs de la nation, le FLN demeure aussi, comme aucune autre force, cette mémoire qui préserve l’histoire de notre glorieuse Nation avec ses épopées, ses gloires et ses incommensurables sacrifices. »

« Le parti du Front de libération nationale endosse une lourde responsabilité historique, envers son pays et son peuple, particulièrement les générations futures qui devront être tout à fait conscientes que, jamais les objectifs de la grande Révolution de Novembre ne seraient concrétisés sans cette image légendaire faite de sacrifices, d’unité, de fraternité et du don de soi qu’avait donnée de lui le peuple algérien, dans toutes ses composantes sociales, lesquelles ont bouleversé le cours des événements à travers le monde et porté au firmament de la gloire parmi les nations, l’emblème de l’Algérie ».

« L’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, poursuivra sa noble mission, sous la conduite de Son Excellence le président de la République, chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale, qu’est la défense et la préservation de la nation, de sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté et ce, en toutes circonstances et à tous les instants. Il s’agit là d’une noble mission que nous considérons, autant une lourde responsabilité qu’un inestimable honneur pour notre armée ainsi que pour l’ensemble de nos services de sécurité. »

« Je prie Dieu de vous prêter, ainsi qu’à nous tous et tous les valeureux enfants de ce pays, toute son assistance afin que vous poursuiviez votre noble mission et maintenir cette flamme de l’amour du pays et de l’esprit du sacrifice pour le servir et qui doivent rester ancrés à jamais dans les esprits (…) par fidélité au serment donné à nos valeureux Martyrs. »

Mohand Bakir