–L’Algérie «croit fermement que pour atteindre ces objectifs, la convergence des efforts s’impose, tout d’abord dans la perception commune des menaces et doit se traduire par une lutte ferme et coordonnée contre le terrorisme et le crime organisé».
Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a effectué, jeudi et vendredi, une visite au Mali, dans le cadre de la concertation et de la coordination entre les pays du Sahel. Ont pris part à cette réunion les membres du comité d’état-major opérationnel conjoint «CEMOC», à savoir l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Gaïd Salah a réitéré la conviction de l’Algérie quant à la nécessité d’une perception commune face aux différents dangers potentiels. Il a affirmé que l’Algérie «croit fermement que pour atteindre ces objectifs, la convergence des efforts s’impose, tout d’abord dans la perception commune des menaces et doit se traduire par une lutte ferme et coordonnée contre le terrorisme et le crime organisé».
Il ajoutera dans son allocution qu’aucun des pays en question «ne peut faire cavalier seul», car la stabilité de la sous-région «est intimement liée à une coopération régionale pour contrer tous les dangers d’où qu’ils proviennent». Et de préciser que plus que par le passé «l’heure est donc à la coopération, à l’entraide et aux actions concertées pour combattre le terrorisme et juguler tout risque et facteurs de subversion». Il a relevé que ce n’est qu’à la faveur d’une prise de conscience collective du destin commun et de l’intérêt régional que l’on peut asseoir les bases d’une stabilité durable et réduire les germes des conflits qui couvent dans la sous-région. Au sujet des agissements des bandes terroristes, Gaïd Salah a mis l’accent sur la mise en œuvre d’un ensemble d’actions d’urgence par chacun des pays membres. Et de conclure que l’Algérie reste «animée par la même conviction et la même détermination à combattre le terrorisme et à coordonner ses efforts avec ses voisins».
Le général de corps d’armée a ajouté que notre pays «continuera à appeler à la prise de conscience collective, à la volonté commune et au respect des engagements», car nous sommes convaincus, soutient-il, que «c’est la seule voie possible pour triompher du fléau dévastateur du terrorisme». La réunion des membres du comité d’état-major opérationnel conjoint intervient dans une conjoncture spéciale caractérisée par les perturbations que traversent les pays de la région. Toutefois, le grand danger guette, en premier lieu, l’Algérie, et ce, compte tenu de sa situation géographique. En fait, la menace terroriste s’accentue davantage, suite notamment aux hostilités en Libye. L’on craint même que des armes dérobées dans la Jamahiria soient tombées entre les mains de terroristes affiliés à Al Qaïda. Des observateurs et responsables politiques n’écartent d’ailleurs pas l’existence de lien entre le conflit en Libye et les derniers attentats commis en Algérie. Une nouvelle donne compliquée par la longueur de la frontière algéro-libyenne. A l’avenir, l’Algérie est appelée à déployer plus de moyens et être sur ses gardes pour faire face à la menace terroriste. L’attentat perpétré il y a quelques jours dans un restaurant de Marrakech au Maroc est venu démontrer qu’Al Qaïda pourrait frapper là ou l’on s’attendait le moins. Tout compte fait, la menace est sérieuse aussi bien aux frontières Est et Ouest, qu’au sud du pays. L’Algérie a de tout temps œuvrer pour sensibiliser les pays de la sous-région, afin de mener une lutte cordonnée contre le terrorisme au Sahel, tout en rejetant l’ingérence étrangère. Les pays de la région sont actuellement devant un vrai défi face au fléau du terrorisme de plus en plus meurtrier.
Par Aomar Fekrache