Gaïd Salah au secteur opérationnel de Tindouf: “À chaque problème une solution”

Gaïd Salah au secteur opérationnel de Tindouf: “À chaque problème une solution”

Ahmed Gaïd Salah, sur lequel tous les regards sont braqués pour le dénouement de la crise, n’a, à aucun moment, contrairement à ses sorties précédentes, fait référence à Bouteflika dont le peuple algérien réclame le départ.

Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, s’est exprimé sur la crise politique actuelle, hier, au secteur opérationnel de Tindouf, où il a fait une allocution devant les officiers et autres cadres militaires de la 3e Région militaire. “Le peuple algérien a fait preuve, aujourd’hui dans les circonstances actuelles, d’un grand sens de patriotisme et d’un civisme inégalé, qui dénotent d’une profonde conscience populaire ayant suscité une vive admiration partout dans le monde”, s’est réjoui Ahmed Gaïd Salah.

“À la lumière de cette conscience de la grandeur et de l’éminence de la patrie, de sa sécurité et de sa stabilité, je tiens à réitérer aujourd’hui mon engagement devant Allah, devant le peuple et devant l’histoire, pour que l’Armée nationale populaire demeure, conformément à ses missions, le rempart du peuple et de la nation dans toutes les conditions et les circonstances”, a-t-il dit. S’il consent, à demi-mot, que la crise est complexe, il suggère, cependant, que des “solutions existent”, dont il refuse de préciser la nature, y compris pour “les circonspects”, non sans appeler au “sens des responsabilités”.

“Toute personne sage et circonspecte est consciente, de par son patriotisme et sa clairvoyance, que pour chaque problème existe une solution, voire plusieurs, car les problèmes, aussi complexes soient-ils, trouveront indéniablement une solution convenable, voire adéquate. Ainsi, nous avons l’intime conviction qu’un sens aiguisé de responsabilité est requis pour apporter ces solutions au moment propice grâce à l’aide d’Allah le Tout-Puissant”. En décodé : la solution n’est pas dans l’immédiat, mais au “moment propice”. Ce qui pourrait suggérer que le “départ du système dans l’immédiat”, tel que réclamé par les Algériens, n’est pas dans l’agenda des “décideurs”, du moins en partie.

“L’espoir de voir l’Algérie, toujours et à jamais, au-dessus de tous les défis, est un espoir permanent qui se renouvelle et qui s’enracine dans les esprits et les cœurs. Un espoir augurant un avenir meilleur et une capacité à relever les enjeux, tous les enjeux”, a-t-il dit. “Ces ambitions d’un avenir meilleur font la fierté de l’Armée nationale populaire qui s’enorgueillit d’être l’un de ses artisans, en s’inspirant de cette force, appuyée par son lien étroit avec son grand peuple et par la sympathie de ce dernier envers ses forces armées”, a-t-il encore ajouté à la veille de nouveaux appels à des marches pour aujourd’hui, coïncidant avec la célébration du 19 Mars.

Mais à chaque louange du peuple, le chef d’état-major accompagne son discours par des mises en garde, à peine voilées. “J’ai toujours insisté lors de mes interventions sur le lien sacré entre le peuple algérien et son armée, qui en est une partie intégrante, et, partant de ce principe précisément, ma confiance en la sagesse de ce peuple et en sa capacité à surmonter toutes les difficultés, quelle qu’en soit la nature, est totale, voire absolue. Je suis parfaitement convaincu que le peuple algérien, qui a toujours placé les intérêts de la nation au-dessus de toute considération, dispose des aptitudes nécessaires pour éviter à son pays toute conjoncture pouvant être exploitée par des parties étrangères hostiles.”

Karim Kebir