Le Groupe d’action financière (GAFI) a clos sa session plénière, hier 25 octobre, avec une nouvelle carte du risque mondial en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Quatre pays africains ont été retirés de la fameuse « liste grise ». L’Algérie, elle, n’en sort pas encore. Malgré des avancées concrètes et saluées par l’organisation internationale, le pays demeure sous surveillance, le temps de combler les derniers manquements techniques relevés par le GAFI.
GAFI : l’Afrique progresse, l’Algérie poursuit ses efforts
Lors de cette session tenue entre le 20 et le 25 octobre, le GAFI a décidé d’exclure quatre États africains de sa liste de surveillance. Ces pays ont chacun franchi des étapes importantes :
- L’Afrique du Sud a renforcé ses mécanismes de détection du blanchiment et du financement du terrorisme.
- Le Nigeria a consolidé sa coordination inter-institutions.
- Le Mozambique a amélioré le partage de renseignements financiers.
- Le Burkina Faso a accru la surveillance des institutions financières et des organismes de contrôle.
Aucun nouveau pays n’a été ajouté à la liste, ce qui témoigne d’une tendance globale à la consolidation des dispositifs anti-blanchiment sur le continent.
Pour l’Algérie, les signaux sont encourageants. Le GAFI reconnaît « les progrès du pays dans son processus de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Toutefois, l’organisation internationale souligne encore plusieurs lacunes à combler avant un retrait définitif.
📢 The October 2025 FATF Plenary concluded today
📌 4 countries removed from the grey list
📌 Adoption of Belgium and Malaysia mutual evaluation reports
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— FATF (@FATFNews) October 24, 2025
Lutte contre le blanchiment d’argent : des réformes structurelles en cours en Algérie
Depuis octobre 2024, Alger a accéléré le rythme des réformes. L’adoption du texte de loi relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a marqué une étape décisive. Cette loi introduit notamment :
- L’interdiction d’activité pour les entités et personnes terroristes,
- Le gel ou la saisie de leurs avoirs,
- L’interdiction de toute relation commerciale avec elles,
- La création d’équipes spécialisées d’enquête financière.
Sur le plan institutionnel, la Banque d’Algérie a actualisé son règlement en septembre 2025 pour aligner ses dispositifs sur les standards internationaux. Publié au Journal officiel le 21 octobre, le texte précise les obligations imposées aux banques, établissements financiers et à Algérie Poste en matière de détection et de prévention des flux suspects.
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En parallèle, des conventions de coopération ont été signées entre la DGSN et la CTRF. Mais aussi entre la Banque d’Algérie, le ministère de la Justice et la Commission de surveillance des opérations de Bourse. Ces partenariats visent à renforcer la circulation de l’information et la coordination des enquêtes.
Les dernières exigences du GAFI
Malgré ces avancées, le GAFI attend encore des efforts dans plusieurs domaines clés :
- Renforcer l’identification des bénéficiaires effectifs des sociétés,
- Améliorer la supervision du secteur non financier,
- Assurer la transparence des flux transfrontaliers et des transferts informels,
- Accroître les sanctions et le suivi des entités à risque.
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Selon un expert financier cité par le journal El Watan, « c’est une question de timing, d’avancement des réformes et d’évaluations techniques ». Autrement dit, l’Algérie est sur la bonne voie. Mais son retrait de la liste dépendra du rythme de mise en œuvre de ces mesures.
