Gabon: Trois morts et plus de 100 blessés dans des violences, le ministre de la justice démissionne

Gabon: Trois morts et plus de 100 blessés dans des violences, le ministre de la justice démissionne

648x415_partisans-jean-ping-protestent-apres-annonce-reelection-omar-bongo-31-aout-libreville.jpgLes violences au Gabon après l’annonce de la réélection contestée du président sortant Ali Bongo la semaine dernière ont fait trois morts et 105 blessés, a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur. « Il y a 67 blessés parmi les forces de défense et de sécurité », a précisé le ministre Pacome Moubelet-Boubeya lors d’une conférence de presse.

L’AFP a compté pour sa part sept morts, trois déjà annoncés par le ministre jeudi dernier, deux civils à Libreville dans la nuit de jeudi à vendredi, un civil samedi à Port-Gentil et un policier mort des suites de ses blessures reçues à Oyem (nord). Il y a une confusion avec d’autres personnes qui sont mortes de mort naturelle ou dans des rixes mais pas du fait des forces de l’ordre, a expliqué en substance le ministre.

Une première défection au sein du gouvernement

Des témoins affirment que le nombre de victimes est bien plus important, notamment lors de l’assaut contre le QG de l’opposant Jean Ping dans la nuit de mercredi à jeudi. Aucune preuve n’est pour l’instant disponible. « L’ordre et le calme reviennent dans le pays. Ce sont les délinquants qui doivent avoir peur », s’est félicité le ministre.

Un retour au calme qui n’a pas convaincu le ministre de la Justice et deuxième vice-Premier ministre, Séraphin Moundounga, qui a annoncé lundi soir qu’il démissionnait. « Je me décharge de mes fonctions gouvernementales et je prends congé du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) », a déclaré le ministre dans une déclaration à la télévision d’opposition TV +.

L’ex-ministre a demandé le « recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote et procès-verbal par procès-verbal. » Il s’agit de la principale exigence du rival d’Ali Bongo, Jean Ping, qui se déclare « président élu ». En cas de nouveau comptage, « si les résultats annoncés sont confirmés, le PDG en sortirait grandi et son candidat conforté tandis que l’opposition n’aurait plus rien à redire », a déclaré le ministre en référence à Ali Bongo. « Si par contre les résultats sont infirmés, le PDG devra en tirer les conséquences », a-t-il ajouté.