Des députés de l’Assemblée populaire nationale ont saisi, jeudi dernier, le gouvernement pour des explications sur sa temporisation pour la restitution des fusils de chasse retirés à leurs propriétaires en 1993 pour des raisons de sécurité.
«Nous demandons au chef du gouvernement de venir devant l’APN pour donner des explications sur le nombre d’armes enlevées et leur sort depuis et, notamment, sur ce qu’il est prévu de faire dans les plus brefs délais pour régler définitivement ce problème en les restituant à leurs propriétaires ou en les indemnisant», est-il écrit dans la résolution.
Tarek Mira, délégué des signataires de la motion, explique que près de 300 000 citoyens «se sont vus retirer, depuis 19 ans, leur arme de chasse au nom de la lutte antiterroriste», ajoutant que dans le cadre de cette lutte, l’Etat avait, à la même période, distribué des milliers d’armes de chasse aux citoyens, y compris à certains parmi ceux auxquels des fusils avaient été confisqués».
La résolution, sous forme de question orale à M. Ouyahia, évoque l’échec des citoyens dans leurs démarches pour se faire restituer leur bien. Plus grave encore, ils ne savent pas devant quelle autorité se présenter et sont ballottés entre l’autorité civile et militaire. Les victimes ne savent même pas si leurs fusils sont toujours aux mains de l’Etat car certains disent que ces armes sont celles distribuées aux autres citoyens.
Par ailleurs, les députés précisent qu’en dépit de la commercialisation des armes et des munitions, de nouveau autorisée dans le pays, des citoyens, qui ont importé des fusils de chasse, se sont vus confisqués leur bien par les services des douanes sur instruction du ministère de l’Intérieur.
Les députés ont ajouté que depuis une année, et sous la pression des propriétaires des armes de chasse, les services de la Gendarmerie nationale ont été instruits pour demander aux concernés des dossiers administratifs et médicaux pour récupérer leurs fusils.
Néanmoins, aucun engagement officiel public ni délai déterminé n’a confirmé le sérieux de cette opération. «Le député Mira a estimé que cette confiscation est une atteinte flagrante au droit à la propriété privée consacré par la Constitution. Les députés se sont déclarés «inquiets» quant à ce qu’ils ont qualifié de contradictions dans la gestion de ce dossier».
Adel R.