Les trois accusés qui avaient été relaxés ne sont donc pas encore sortis d’affaire. Ils devront cette fois-ci passer devant la cour d’Alger pour prouver leur innocence.
On n’a pas encore fini d’entendre parler du scandale de la fuite des sujets du bac 2016! L’affaire devrait repasser incessamment devant les tribunaux, nous apprend une source judiciaire.
Le dossier avait été jugé en première instance au niveau du tribunal de Sidi Mhamed à Alger. Le verdict ressemble à une montagne qui a accouché d’une souris puisque la majorité des accusés a été acquittée à l’exception d’un seul. Chose qui avait laissé l’opinion publique sur sa faim, vu que le flou qui entourait le dossier n’a pas été dissipé par la justice.
Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed semble lui aussi avoir été déçu par ce verdict, du fait que c’est lui qui l’a pourvu en cassation. D’ailleurs, le ministère public a été impitoyable lors des plaidoiries en exigeant des peines exemplaires contre les accusés. Lors de la dernière audience, le procureur de la République avait en effet requis des peines de sept ans de prison ferme et 500.000 dinars d’amende. Il avait justifié cela par le fait que «les fuites massives ont discrédité l’examen et porté atteinte à l’image de l’Education nationale».
Les accusés K. Lakhdar, inspecteur de physique à Béjaïa, M.Mohamed Amine, directeur au niveau de l’Onec, et Y.Nadjib, inspecteur de physique à Constantine qui ont été relâchés lors du précédent verdict ne sont donc pas encore sortis d’affaire. Il leur faudra maintenant convaincre la cour d’Alger de leur innocence. Quant au dénommé Abdelkader Malek, agent de bureau au niveau de l’Office national des examens et concours Onec de Sétif, le seul qui a été jugé coupable, jouera un coup de poker en tentant de réduire sa peine de trois ans de prison ferme. Mais s’il n’arrive pas à convaincre les juges de son innocence, il est fort probable que sa peine soit aggravée.
Les quatre mis en cause avaient été arrêtés le 9 juin dernier après une grosse enquête menée par la section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, et les experts de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et de l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux TIC.
Ils avaient été présentés devant le parquet du tribunal de Sidi M’hamed juste après leur arrestation. Ils ont été accusés d’abus de fonction, violation de secrets et complicité. Il faut rappeler que cette affaire a été un véritable scandale qui a touché à la crédibilité de l’Algérie tout en menaçant même sa stabilité.
On est à la fin du mois de mai. Le bac qui se déroule habituellement en juin a été avancé de quelques semaines pour éviter aux élèves de passer les examens pendant le Ramadhan. 800.000 élèves étaient concernés par les épreuves de cet examen national, certains d’entre eux – les élèves des filières scientifiques, mathématiques et gestion – ont reçu les sujets des épreuves dans des messages envoyés sur Facebook. Ils les ont vite partagé sur les réseaux sociaux où ils se sont répandus comme une traînée de poudre.
Les épreuves ont aussitôt été annulées pour 300.000 élèves, soit la moitié des candidats au bac cette année en Algérie. Une deuxième session a été organisée à la hâte avec la collaboration de l’armée qui a été chargée d’imprimer et de transporter les sujets pour éviter une deuxième mauvaise surprise. Finalement, les épreuves annulées se sont déroulées du 19 au 23 juin pour les 300.000 élèves concernés. Des épreuves qui ont donc eu lieu en plein Ramadhan…