La vision de la fuite des cerveaux s’inscrit comme un prolongement du pillage, par des puissances mondiales, des ressources et des compétences des pays africains, a estimé mardi à Alger, Mohamed Yassine Ferfara, Directeur du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD).
Le chercheur, qui intervenait lors de la présentation de l’ouvrage du CREAD intitulé « De la fuite des cerveaux à la mobilité des compétences? (une vision du Maghreb) », a déclaré que « la vision de la fuite des cerveaux s’inscrit dans le prolongement du pillage des ressources et des compétences des pays africains par certaines puissances mondiales ».
Pour ce qui est de la mobilité des compétences, il a indiqué que celle-ci « invite à l’organisation de la circulation des compétences dans l’intérêt du pays d’origine, du pays d’accueil et surtout dans l’intérêt du migrant comme un acteur social à part entière ».
Il a relevé, dans ce sens, la « faiblesse » des capacités de rétention des pays d’origines face aux éléments « attractifs » des pays développés, estimant que « nous sommes devant une lutte entre forces inégales pour la matière grise ».
Le chercheur Mohamed Saïb Musette, coordinateur de l’ouvrage, a souligné que ce travail de recherche « est le fruit d’une collaboration entre le CREAD et le bureau de l’Organisation international de travail (OIT) d’Alger pour cerner le phénomène de la fuite des cerveaux, dans son évolution et son mode de traitement dans les pays du Maghreb avec un focus sur l’expérience algérienne, mais aussi avec la contribution d’experts du Maghreb (Maroc, Mauritanie et Tunisie) ».
Relevant que « la complémentarité entre les différentes approches a permis de cerner toutes les dimensions », il a estimé que « ce renouvellement de la lecture dans les pays du Maghreb offre une vision plurielle qui s’adresse à tous les spécialistes des migrations internationales ».
Pour le Directeur du bureau de l’OIT à Alger, M. Mohamed Ali Deyahi, l’ouvrage collectif « apporte une vision maghrébine sur un phénomène qui présente un enjeu capital pour le développement économique et social des pays de la sous-région ».
Il a ajouté que le BIT « ne cesse de mener des actions dans le monde du travail pour la pleine contribution des compétences de la diaspora au développement de la sous-région ».