La viande de mouton à 1 200 DA le kilo, les légumes à 60, 100 et 150 DA. Sans crier gare, la mercuriale s’est enflammée en ce début d’année, saignant un peu plus le budget de la ménagère.
L’année 2012 se présente très mal pour la famille algérienne. Une hausse vertigineuse, sinon record des prix des légumes, des fruits, des viandes rouges et blanches depuis le début de cette année. Si la pomme de terre s’est stabilisée entre 45 et 50 dinars, ce n’est pas le cas de la tomate qui fait rougir de rage la ménagère.
Ce matin, au niveau de certains marchés de la capitale, son prix oscillait entre 120 et 150 dinars, le poivron est cédé à pas moins de 140 dinars. La courgette est affichée à 150 dinars, en revanche en ce qui concerne les petits pois, ce n’est pas des petits prix, puisqu’ils narguent la ménagère du haut de leurs 180 dinars. Les oignons sont cédés à 60 dinars. Au niveau des marchés que nous avons sillonnés, l’excuse est toute trouvée chez les commerçants pour justifier cette folie des prix. «En général, nous subissons le diktat des mandataires qui justifient cette hausse par le fait que l’ensemble de la marchandise est importé du sud du pays, particulièrement de la région de Biskra», disent plusieurs détaillants.
Chez les ménagères, même si l’argumentation des commerçants tient la route, l’absence des pouvoirs publics censés protéger le pouvoir d’achat du citoyen est évoquée. «Ce n’est plus possible, cette montée des prix depuis le début de cette année. L’absence des services chargés de réguler le marché, est significative de l’impuissance des pouvoirs publics qui ne font jamais rien pour lutter contre l’inflation», disserte un toubib que nous avons accosté ce matin au marché Réda-Houhou. «C’est le cadeau du nouvel an rétorque son épouse.» Pour rogner davantage la bourse des smicards, les bouchers, les marchands de volailles et même ceux de la sardine se sont mis de la partie. La sardine est exposée à 350 dinars.
Un prix qui a légèrement dégringolé par rapport à la veille. «Aujourd’hui le prix de la sardine est raisonnable. Hier, nous avons cédé la sardine à un prix qui a varié entre 450 et 500 dinars», nous dit un poissonnier. Ce dernier tout en reconnaissant la montée vertigineuse du prix de la sardine, en évoque aussi les raisons : «La pêche au niveau de la côte algéroise est insignifiante. C’est une sardine de Ghazaouet, Annaba, Béni Saf et Ténès que vous trouvez sur les étals. Les prix de la viande rouge, c’est aussi la catastrophe pour nos ménagères. Si le prix de la viande de veau oscille entre 900 et 1 100 dinars, la viande d’agneau est intouchable. Son prix, toute honte bue, varie d’une boucherie à une autre. Elle nargue le consommateur du haut de ses 1 300 dinars.
A ce sujet, aucun boucher n’a pu cerner avec nous les raisons de cette montée en flèche du produit. «Moi je vends uniquement. Pour les prix ce n’est pas nous. Allez chercher ailleurs les raisons», nous disent en résumé les bouchers du marché Réda-Houhou.
Le poulet et la dinde, se sont également mis de la partie. Si le premier est affiché ce matin à 390 dinars le kilogramme, la dinde se moque du consommateur en portant une étiquette à 680 dinars. Selon les services de la direction du commerce, une étude effectuée pour cerner les raisons de cette flambée laisse apparaître que ce sont d’abord les mandataires qui sont «derrière cette hausse en freinant le rythme de la vente du bétail, en raison de l’abondance de pâturage due à une bonne pluviométrie sur l’ensemble des régions du Hodna.
Durant les 9 derniers mois, ces mêmes mandataires, par crainte de sécheresse, avaient été contraints de vendre massivement leurs troupeaux, occasionnant de la sorte un dysfonctionnement entre l’offre et la demande». Cette hausse des prix qui touche en particulier la viande ovine, intervient alors que par exemple, la wilaya de M’sila est considérée comme l’une des trois premières villes à travers le pays en matière de production de viande rouge avec 230 000 tonnes annuellement.
R.Kh
