Les mandataires de cinq marchés de gros, s’exprimant hier lors d’une conférence de presse, ont annoncé qu’ils ont opté pour un débrayage dans les prochains jours. Ils mettent ainsi en avant le mutisme du ministère du Commerce devant l’anarchie qui règne au sein de ces structures et le diktat des commerçants clandestins.
Devant cette situation, les commerçants du marché de Bougara ont déjà entamé, hier, un mouvement de grève, paralysant l’activité au niveau de cette structure. Les autres marchés, dont les représentants de cinq d’entre eux se sont exprimés hier, menacent d’aller vers un mouvement de protestation plus large. A cet effet et dans les prochains jours, l’UGCAA prévoit, selon son secrétaire général Salah Souilah, de lancer un préavis de grève pour les marchés de gros de Attatba, Bougara, Khemis El Khechna, les Eucalyptus et Boufarik. Pour sa part, M. Achour Mustapha, président de la Fédération des fruits et légumes a déclaré que «la tutelle refuse de prendre en charge les doléances de ces commerçants et de mettre fin à l’anarchie qui règne dans ces structures». Salah Souilah expliquera que même s’il y a une entreprise qui a été créée récemment pour la gestion des marchés de gros sur le territoire national à la place des collectivités locales, elle n’est pas encore opérationnelle. «Aujourd’hui, les marchés de gros souffrent de la prédominance du commerce parallèle et le client n’arrive même pas chez le commerçant officiel. Les camions vendent en gros en dehors des marchés», se plaignent les présents, notant que cette situation porte préjudice aux marchands de gros. Par ailleurs, expliquent les intervenants, le prix de la location des étals a connu une augmentation de 600%. «On demande en tant qu’UGCAA que cette entreprise pour la gestion des marchés de gros commence à activer sur le terrain et organise les marchés de gros. Que fait le directeur général de cette structure désignée par le ministère ?», s’est interrogé Salah Souilah. «On voudrait éviter d’aller vers une grève dans le contexte actuel et à la veille du rendez-vous électoral mais les problèmes des commerçants de gros prennent de l’ampleur et il n’est plus possible de faire marche arrière si la tutelle ne règle pas les problèmes», dira enfin Salah Souilah.
F.-Z. B.
PRIX EN HAUSSE DE LA POMME DE TERRE
L’UGCAA accuse des commerçants «mafieux»
S’exprimant, hier, sur les prix en hausse de la pomme de terre, Salah Souilah secrétaire général de l’UGCAA a déclaré que la production de la pomme de terre a été mauvaise. Il expliquera, par ailleurs, que des commerçants ont stocké des quantités importantes de pomme de terre et les font sortir de leurs frigos au compte-gouttes. «Si les ministères du Commerce et de l’Agriculture déclaraient qu’ils vont opter pour l’importation de la pomme de terre, les commerçants qui dominent le marché changeront de comportement et mettront la production stockée sur les étals», souligne Salah Souilah.
F.-Z. B.