Fruits et légumes,Les prix flambent de nouveau

Fruits et légumes,Les prix flambent de nouveau

Les prix de certains produits ont presque doublé

D’une part, on augmente les salaires tous azimuts, d’autre part, les prix enregistrent des hausses vertigineuses.

Le marché des fruits et légumes connaît une hausse vertigineuse des prix. «On n’arrive plus à répondre à nos besoins. D’une part on augmente les salaires et d’autre part, on enregistre des augmentations des prix des produits de large consommation. Nous sommes lynchés de partout», à déploré hier, un père de famille au marché Ali Mellah du 1er-Mai, à Alger. Marchands de fruits et légumes, détaillants ou grossistes, commerçants, agriculteurs, chacun défend sa position à sa manière, afin de convaincre les citoyens de la justesse des prix. Il y a quelques jours seulement, le prix de la pomme de terre était affiché entre 30 et 40 DA. Actuellement, ce tubercule est cédé entre 60 et

70 DA, soit presque le double du prix, a-t-on constaté. «Nous achetons la pomme de terre au prix de 50 DA au marché de gros de Rovigo. Notre marge de bénéfice ne dépasse pas 10 DA, en plus des frais du transport et de manutention», affirme un marchand de fruits et légumes du marché Ali-Mellah à Alger.

Un tour aux marchés Ali-Mellah, Meissonnier et Clauzel à Alger-centre, permet de constater que les prix affichés sont presque les mêmes. La tomate fraîche s’affiche entre 70 et 100 DA, le poivron entre 120 et 150 DA, les carottes de 40 à 70 DA, la courgette entre 120 et 140 DA, les haricots verts sont cédés entre 280 et 300 DA, les oignons entre 90 et 100 DA, pour ne citer que ces produits de première nécessité. En réalité, le prix de la pomme de terre, ne devrait pas dépasser les 30 DA au marché de gros. Joint par téléphone, le représentant de l’Ugcca (Union générale des commerçants et artisans algériens), Hadj Tahar Boulenouar, évoque un déficit de 30% de la production nationale, d’où l’augmentation des prix. «D’une part, le pays enregistre un déficit de production et d’autre part, il y a l’absence de marchés de proximité qui peuvent contribuer grandement à la régulation des prix sur les marchés», a-t-il souligné, tout en avançant qu’il faudra s’attendre à un taux d’inflation qui peut atteindre les 15% d’ici la fin du premier trimestre 2012, à cause de la dévaluation du dinar algérien et autres facteurs inhérents à la production nationale, selon M.Boulenouar. La hausse des prix est favorisée par la vague de froid qui sévit actuellement dans le pays. Cette situation a occasionné le ralentissement de la récolte de la pomme de terre d’arrière saison, notamment dans les Hauts-Plateaux, en plus du dysfonctionnement des réseaux de distribution, qui sont à l’origine de l’augmentation des prix des légumes. Par ailleurs, il faut souligner que la pomme de terre consommée actuellement, provient directement des champs. «Les stocks des frigos sont vides», nous dit-on. Contacté, un représentant du département de la communication au ministère de l’Agriculture nous fait part de bon nombre de mesures prises pour répondre aux besoins. La production nationale à enregistré au cours du 4e trimestre 2012, plus précisément entre le mois d’octobre à fin décembre 2012, un volume de 4.5 millions de quintaux de pommes de terre. Soit 14% de l’objectif global annuel retenu au titre des contrats de performances 2012-2013, qui ont été estimés à 31,6 millions de quintaux, indique notre interlocuteur du ministère de l’Agriculture et du développement rural. Par ailleurs, les wilayas d’El Oued ont enregistré un taux de 34%, Mostaganem, Mascara et Aïn Defla ont enregistré 71% de la production nationale, tout en affirmant que la campagne se poursuit. S’agissant de la production réalisée durant la campagne 2011-2012, le chiffre global est définitivement arrêté à 42.2 millions de quintaux, contre 38.49 millions de quintaux en 2011. Pour répondre à toutes les questions qui restent en suspense, une conférence de presse sera organisée aujourd’hui, par l’Ugcca, au siège El Djahidhia à Alger-centre.