Fruits et légumes, Nouvelle flambée des prix

Fruits et légumes, Nouvelle flambée des prix

A peine une semaine après les premières pluies que les répercussions se font sentir. Les prix des fruits et légumes, notamment les légumes secs, s’envolent au dam des bourses modestes.

Après le scénario du mois de Ramadhan, de l’Aïd et de la rentrée scolaire vient celui de la saison hivernale. Dans le langage des commerçants, notamment les fellahs, le début du froid est synonyme de hausse des prix.

L’hiver est rude et la mercuriale est à l’image de cette âpreté. Les prix affichés au marché de « Meissonnier » à Alger sont comme suit : La pomme de terre est cédée à 50 DA, affichée il y a quelques jours à 30 DA. L’oignon se vend à 35 DA, la tomate à 80 DA, cédée la semaine dernière à 30 DA.

Le poivron et les haricots verts sont affichés à 140 DA, vendu respectivement, il y a quelques jours, à 70 DA et 100 DA. Le légume dont le prix a pratiquement triplé, reste la courgette, qui est cédée à 220 DA. La carotte a également doublé. C’était vendu à 40 DA il y a près d’une semaine, atteignant les 80 DA actuellement.

Soit une hausse de 15 à 150 DA/kg par rapport aux jours où le soleil était au rendez-vous. Les fruits de saison ne dérogent pas à la règle. Les prix varient entre 130 DA pour l’orange et 200 DA pour la mandarine sans pépins. Par ailleurs, les prix des viandes sont stationnaires. Cette fois, l’  » opportunisme  » des commerçants n’est pas à l’origine de cette spéculation.

Le mauvais temps est l’un des paramètres favorisant la flambée des prix, d’après des experts en la matière, convives de l’Ugcaa (Union Génarale des Commerçants et Artisans Algériens). Ahmed Malha, expert en agronomie, était parmi eux.  » La récolte est difficile à réaliser en ces temps de froid « , a-t-il soutenu.

Toutefois, les stratégies de traitement de la production sont pointées du doigt. Citant la lamineuse de tomate qui ravage des quintaux annuellement, la tuberculose, le verticillium, ou encore la mouche de l’olive, qui a détruit plus de 95 % des oliviers cette année, d’après Akli Moussouni, expert en agronomie et en développement.

« Une seule mouche peut saccager à elle seule, plus de 400 grains d’olives », a-t-il précisé. L’unique issue pour les fellahs sont les insecticides,  » mais sont nocifs pour le consommateur « , a-t-il regretté.

Le paramètre de l’offre et de la demande n’est pas à négliger selon les conférenciers. Etayant leur démarche en avançant l’exemple des légumes secs, dont les prix flambent, sachant qu’ils sont hautement prisés en cette saison hivernale.

L’intrigue pour ces experts est l’absence de production de ces denrées, alors que le climat du pays est favorable à sa floraison. Et l’absence de l’exportation en cas de surproduction, comme c’est le cas cette année de la pomme de terre, dont les prix augmenteront sensiblement l’été prochain.

La cause ? Les fellahs craignent que le scénario de cette année se reproduise, alors ils boycottent sa semaille. Les entraves à l’exportation, selon Malha et Moussouni, sont le problème de la traçabilité de la marchandise ainsi que la bureaucratie.

Outre, la désorganisation qui prévaut au sein des maillons constituant la chaîne de distribution, comme préalablement an-noncé par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui a imputé ce phénomène de hausse des prix à «une mauvaise organisation des relations entre les grossistes et les détaillants».

A cet effet, suggère-t-il aux gestionnaires des marchés de proximité de proposer aux détaillants un service de livraison, ce qui permettrait, selon lui, de « minimiser les coûts du transport et baisser ainsi les prix proposés aux consommateurs ».

K.S.