Les prix des fruits et légumes ainsi que d’autres produits de première nécessité poursuivent leur ascension. Il ne se passe pas une semaine sans que de nouveaux records ne soient atteints.
La pomme de terre, les oignons, pour ne citer que ces deux produits indispensables, ont atteint leur sommet depuis quelques mois. De quoi dissuader les consommateurs les plus téméraires. L a flambée des prix des fruits et légumes ayant entaché cette année persiste encore à la surprise générale, au niveau de pratiquement toutes les régions du pays.
La hausse a frôlé, en moyenne, les 50%, voire plus pour certains produits qui ont vu leurs prix tripler. Les citoyens, qui s’attendaient à un retour à la normale de la mercuriale après la fête religieuse passée, assistent bien, au contraire, à un renchérissement affolant des prix des fruits et légumes. En effet, si la hausse des prix sur les marchés a toujours été observée pendant la période des fêtes, les prix tendaient à reprendre leurs cours et se stabiliser; mais il semblerait que ce qui était occasionnel est maintenant devenu la règle.
Au lieu de baisser, la mercuriale a pris l’ascenseur, annonçant ainsi des jours bien difficiles aux petites bourses qui se sont saignées aux quatre veines avec un pouvoir d’achat en constante érosion. « Cela fait une heure et demie que je sillonne les allées du marché. Les prix augmentent chaque jour.
Il faut voler pour arriver à satisfaire les besoins essentiels de la famille « , fulmine un père de famille, et de poursuivre : « Où sont donc les organismes de contrôle et de régulation des prix ?” Un simple tour dans un marché de la capitale donne une idée sur cette frénésie qui s’est emparé de la mercuriale.
Dans le peloton en folie des prix, la pomme de terre, légume très prisé des Algériens, affiche 90, voire 100 DA le kilo, le pauvre smicard est désormais dans la purée. Ce tubercule réputé comme légume des pauvres est, désormais inaccessible pour les petites bourses. Les carottes et les oignons sont proposés sur les étals entre 60 et 80 DA. La tomate de « bonne » qualité est négociée à 90 DA le kilo. Cependant, c’est le prix des piments verts qui affiche des seuils intolérables : un kilo de piments à… 100 DA. Le chou-fleur avec son prix de 90 DA le kilo.
Les haricots verts, quant à eux, affichent 200 DA le kilogramme. Aucun produit n’a été épargné par cette augmentation. Même constat pour les prix des fruits. Les raisins restent indétrônables avec des prix intouchables, le kilo est cédé à partir de 220 DA. Ceux de l’importation, de couleur rougeâtre, sont proposés à 400 DA. Les pommes sont désormais à 200 DA. Le kilo de bananes a pris en quelques jours une vingtaine de dinars de plus pour atteindre les 180 DA. Toutefois, la grande surprise vient des dattes, dont le prix a atteint les… 500 DA le kilo. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les prix des légumes secs ont également progressé vers des niveaux jamais atteints. Ils sont devenus presque inabordables.
Il faut débourser 220 DA pour le kg de pois chiche alors que les haricots secs sont cédés à 180 DA et les lentilles se vendent autour des 160 DA, avant même l’arrivée des grands froids. Item pour les viandes, qu’elles soient rouges ou blanches, restent toujours inaccessibles. Le poulet est proposé à partir de 320 DA le kilo. Les prix des viandes rouges sont revenus à de meilleurs sentiments, mais restent inaccessibles. L’agneau est proposé entre 750 et 800 DA le kilo.
Les commerçants incombent la responsabilité au manque de l’offre sur le marché. Un argument qui ne tient pas la route. Le marché surtout des légumes et fruits n’a jamais connu de stabilité dans notre pays. Le citoyen est convaincu plus que jamais qu’il est livré pieds et poings liés aux spéculateurs devant l’absence totale de l’Etat. Cette spéculation est due au manque du d’organisation et de contrôle au niveau des marchés.
Ce sont les services spécialisés du ministère du Commerce, particulièrement la direction du contrôle des prix à qui revient la tâche de veiller au respect de la réglementation en vigueur. Tout compte fait, c’est l’absence de contrôle et de sanctions qui sont à l’origine de ces hausses récurrentes. Faudra-t-il encore que les citoyens investissent la rue pour que les pouvoirs publics daignent enfin intervenir en vue de réguler le marché ?
L. A. R.