Fruits et légumes, Faut-il plafonner les prix ?

Fruits et légumes, Faut-il plafonner les prix ?

Des prix de vente des fruits et légumes plafonnés ou des marges bénéficiaires aux commerçants. C’est ce que propose l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

Lors d’une conférence de presse, tenue hier animée conjointement avec le président de la fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes, Achour Mustapha, le secrétaire général de l’UGCAA a estimé que la situation actuelle du marché ne peut perdurer, notamment au niveau du marché du détail.

Tout en rappelant que les prix sont libres, Salah Souilah indique que son organisation a proposé au ministère du Commerce, dont le nouveau titulaire affiche selon lui davantage d’écoute et de réactivité, une alternative. Soit le plafonnement des prix ou des marges bénéficiaires aux commerçants, observe le dirigeant de l’UGCAA qui constate que cette mesure permettra d’assurer un meilleur contrôle.

Par ailleurs, Salah Souilah constate « malheureusement » l’absence de résultats probants, concrets dans la réalisation des infrastructures commerciales (marchés couverts, de proximité, de détail et de gros) et dédiés également à la résorption de l’informel. Programmé depuis plusieurs années, ce projet a bénéficié d’importants montants financiers, en vain toutefois selon le secrétaire général de l’UGCAA, assez critique vis-à-vis de l’action du précédent ministre du Commerce.

Un leurre, «de la poudre aux yeux», affirme Salah Souilah concernant la réalisation d’infrastructures confiée à la société Batimetal et qui ne relève, assure-t-il, que «du replatrâge». Voire, il déplore que les projets de marchés de gros, lancés sous l’égide de la société publique Magros, restent encore «au stade de l’étude».

La consommation de pain diminue durant le Ramadhan

Autre intervenant à cette conférence de presse, le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l’UGCAA, Youcef Kalafat qui relève que la consommation de pain diminue sensiblement durant le mois de Ramadhan.

Pour une consommation quotidienne de 72 millions de baguettes en temps normal, la demande ramadhanaesque est estimée à 24 millions de baguettes par jour selon ce représentant des boulangers. Soit une diminution de l’ordre de 70 à 75% de la consommation, observe Youcef Kalafat qui précise en outre que le nombre de baguettes non consommées diminue de 2,7 millions de baguettes en temps normal à 1,8 million de pains durant le mois de Ramadhan. L’opportunité pour le représentant des boulangers de remettre en cause la pertinence des statistiques avancées ici et là sur la consommation du pain.

Abordant la problématique du prix, Youcef Kalafat indiquera que son organisation a proposé l’utilisation de deux types de farine servant exclusivement à la fabrication de pain, sur la base d’un prix subventionné de 1 500 dinars et 1 600 dinars le quintal respectivement. Une proposition dont l’UGCAA attend de connaître la réponse du gouvernement, note Youcef Kalafat qui rappelle qu’une commission nationale intersectorielle a été installée pour étudier le prix de revient du pain qui dépasse de beaucoup le prix de vente.

Notons à ce propos que la farine subventionnée à 2 000 dinars le quintal, dans le cadre du soutien direct, sert tant à la fabrication du pain qu’à celle de la pâtisserie, des pizzas et autres préparations.

Vers un partenariat algéro-turc dans le lait

Notons par ailleurs qu’un partenariat algéro-turc dans l’industrie laitière est lancé selon le secrétaire général de l’UGCAA, Salah Souilah. Entériné récemment par un protocole d’accord et soumis à la finalisation des procédures juridiques, ce partenariat devrait être opérationnel à court terme.

De fait, ce partenariat qui associe des producteurs algériens à un groupement d’industriels turcs et qui porte sur un transfert de technologies et un appui à la filière, devrait booster la production nationale selon Salah Souilah. Une production qui peine pourtant à satisfaire la demande nationale, dans la mesure où le réseau de distribution est confronté à des dysfonctionnements.

Certes, la création d’une Fédération nationale des distributeurs de laits et dérivés, sous l’égide de l’UGCAA, est envisagée à court terme, indiquera Salah Souilah. Toutefois, la distribution de lait est soumise à des perturbations, notamment dans la capitale et en raison de la vétusté des équipements de la laiterie publique de Birkhadem qui produit à hauteur de 450 000 litres par jour.

C’est ce que relèvera un représentant des distributeurs d’Alger, Amine Belout, qui mettra en cause la pertinence de l’augmentation de 20% de la production, annoncée par le président du groupe public Giplait. Selon le représentant des distributeurs, le déficit en lait pour la capitale s’élève à hauteur de 180 000 litres par jour, pour une consommation quotidienne de 600 000 litres.

C. B.