Na Djamila, une vieille dame, déambulait entre les étals des fruits et légumes, un couffin encore à moitié vide, quand nous l’avons abordée, au niveau du marché de Meissonnier.
Na Djamila, une vieille dame, déambulait entre les étals des fruits et légumes, un couffin encore à moitié vide, quand nous l’avons abordée, au niveau du marché de Meissonnier. Scrutant des yeux les prix affichés avant de décider, cette dernière ne cache pas sa déception face à la cherté des produits de large consommation bien qu’ils soient de la saison.
«J’ai acheté seulement trois produits, un kilogramme et demi de courgettes, un kilo d’oignons et un kilo de pommes de terre pour 370 DA», a-t-elle déploré. «Vous trouvez que cette situation est normale ?», s’est-elle interrogée.
«C’est trop cher pour une famille avec un revenu faible», a-t-elle lancé, avant d’ajouter qu’«on ne cessera jamais de parler des prix des fruits et légumes, car ces derniers ne cessent d’augmenter au détriment des ménages à faible revenu».
Et de faire remarquer que «toute flambée dans les marchés et les magasins touche les produits importés ou locaux et que, face à cet état de fait, le pouvoir d’achat ne cesse également de se dégrader». Il y a lieu de souligner que le prix de la tomate destinée à la consommation affiche 50 DA, la pomme de terre, fécule consommé à grande échelle par les Algériens, est cédée à 65 DA. Le prix de l’oignon oscille entre 80 et 100 DA, tandis que les prix des carottes tournent autour de 70 DA.
S’agissant du prix de la courgette, celui-ci a atteint 100 DA alors que l’haricot vert est cédé à 200 DA le kg. Le piment, le poivron et la laitue, affichent les 80 DA.
La même tendance des prix est constatée également pour les prix des fruits, surtout ceux produits localement, lesquels n’ont pas échappé à la règle.
Ces derniers ayant atteint des seuils inabordables au niveau des marchés populaires de la capitale. À titre d’exemple, les raisins sont cédés entre 80 et 100 DA, le prix de la pomme étant en moyenne à 80 DA.
Plus clémente, la pastèque est affichée à 40 DA le kilogramme. En ce qui concerne les viandes rouges et blanches, elles affichent les prix de 1.400 DA pour la viande rouge fraîche et 350 DA pour les viandes blanches, soit une relative augmentation, puisque cette dernière s’écoulait à 250 DA durant le mois de Ramadhan.
Comme nous l’avons constaté de visu, et comparativement aux marchés du gros, la différence est réellement très importante. Malgré le fait que la plupart des produits soient de saison, leur prix reste excessif.
Selon le raisonnement des citoyens, ce phénomène n’est pas lié à la règle de l’offre et de la demande, car, le cas échéant, l’offre serait plus importante que la demande. «Dans ce cas, si on suit la règle de l’offre et de la demande, les prix devraient normalement baisser, or ce n’est pas le cas.» Lors d’une virée effectué pendant le mois de Ramadhan au niveau du marché de gros des fruits et légumes des Eucalyptus, l’un des producteurs nous a confié que «les détaillants n’achètent pas une grande quantité et qu’ils préfèrent l’achat de trois à quatre caisses pour les revendre à des prix excessifs aux citoyens.
Au niveau des marchés de gros, les agriculteurs ne trouvent parfois même pas un preneur pour leur marchandises», a-t-il avoué. Ce qui confirme que la hausse des prix reste toujours l’œuvre des spéculateurs.
Les seuls perdants restent, bien évidemment, les agriculteurs qui se font à chaque fois piéger par les spéculateurs qui détiennent des stocks énormes et des chambres froides sur lesquelles s’appuie tout leur pouvoir.
Une situation préoccupante qui devrait être abordée en profondeur pour déterminer les vraies causes de ce dysfonctionnement au niveau du marché national des fruits et légumes. Comme mesure première, les agriculteurs devraient être astreints à ne vendre leur récolte qu’aux commerçants activant légalement dans un souci de maîtrise des prix dont la plupart des citoyens sollicités pour s’exprimer à ce propos se sont dit insatisfaits et impuissants face aux niveaux affichés.
Makhlouf Aït Ziane