Ni son nouveau président directeur général, fraîchement installé à sa tête, ni ses travailleurs n’ont plus droit à l’erreur, car la balle est aujourd’hui dans leur camp après que le syndicat bancaire (consortium composé, la BNA, de la BEA, du CPA, de la BADR et de la CNEP banque) dont le chef de file est la Banque nationale d’Algérie (BNA) ait réussi le montage financier consistant en l’octroi de 91, 748 milliards de DA pour la relance de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI).
A Malek Salah, nouveau PDG de la SVI, le ministre de l’Industrie et des mines il donnera instruction de suivre les orientations de la tutelle à la lettre. Abdesselam Bouchouareb interpellera également le secrétaire général du syndicat d’entreprise : « M. Belmiloud, dorénavant, celui qui veut faire de la politique, il y a des partis pour cela. Pour le reste des problèmes, il y a la justice. » Et d’ajouter : « La balle est dans le camp des travailleurs, nous n’avons pas le droit de rater cette occasion. Car si l’on perd, c’est l’Algérie qui va perdre. »
Les propos tenus par le ministre de l’Industrie l’ont été à l’occasion de la cérémonie de signature de la convention de crédit, entre la SNVI et le syndicat bancaire. Avec ses partenaires, dont une société autrichienne avec laquelle les négociations sont en train d’être menées, la SNVI sera leader dans la mécanique, notamment en ce qui concerne la fonderie, la carrosserie, etc. L’ex-président du conseil national économique et social ajoutera que le secteur de la mécanique est un élément essentiel dans l’industrie algérienne. Optimiste, il ne désespère pas, avec cette politique de réindustrialisation d’arriver à l’horizon 2019 à une croissance de 7%. « En matière de ciment et de sidérurgie, nous serons excédentaires en 2017. Avec cet objectif d’investir les marchés extérieurs, comme sur le continent africain.
Une signature qui, selon le communiqué de presse du ministère, « entre dans le cadre de la mise en place du plan de développement de l’entreprise qui s’articule autour d’une démarche de modernisation, d’un programme d’investissement et de formation, et enfin de la réalisation de partenariats ciblés avec des leaders mondiaux à l’image de ce qui a été réalisé avec les constructeurs Merceds-Benz et Renault. » Cette convention, ajoute le communiqué « constitue un acte dans la voie de la relance de notre industrie. » Mais pour le ministre de tutelle, cette convention revêt une importance capitale car elle signe l’acte de renaissance de la société nationale des véhicules industriels.
En fait, avec le déblocage du crédit pour la SNVI et après la série de mesures annoncées par Abdesselam Bouchouareb à Sidi Bel Abbès où il a inauguré une usine de moissonneuse-batteuses, la pose de la première pierre du projet de Bellara, le développement d’El Hadjar, la renationalisation des mines de Ouenza et Boukhadra à Tébessa, le ministre n’hésite pas à parler d’une véritable réindustrialisation du pays.
« Nous avons aujourd’hui les moyens financiers et les meilleurs partenaires du monde pour relever ce défi. Nous avons également les amortisseurs pour atténuer le choc de la chute des prix du pétrole, car nous ne sommes pas dans la situation des crises vécues dans les années 80 et 90. »
Le ministre de l’Industrie annoncera pendant cette cérémonie la libération des pièces de rechange de la SNVI dont la douane exigeait le dédouanement alors que l’entreprise bénéficie des exonérations des droits.
Pour sa part, le secrétaire général de l’UGTA, présent à la cérémonie, a indiqué que tous ces résultats sont le fruit de la négociation et du dialogue social. « Fini le temps des marchandages et des coups fourrés », lance-t-il. « Il faut saisir cette opportunité de reconstruire notre économie et notre industrie et de ne pas les hypothéquer », a-t-il ajouté.
Faouzia Ababsa