Les saisies impressionnantes effectuées par les services de sécurité montrent l’ampleur de ce fléau. Pratiquement tous les réservoirs des stations-services de Tlemcen sont asséchés en un laps de temps record.
La frontière ouest du pays sécrète une véritable économie « souterraine ». A Tlemcen, dont le tracé frontalier à l’ouest s’étend sur 71 km, toutes les routes mènent au Maroc. Au « fructueux » trafic de drogue, de cigarettes, de produits alimentaires s’ajoute le fléau de l’immigration clandestine.
A travers la région ouest du pays, les routes et les pistes sont « envahies » par les contrebandiers. Le trafic de carburant et de drogue vient en tête. Les hallabas sont les principaux fournisseurs de la région Est du Maroc en carburant.
Les saisies impressionnantes effectuées par les services de sécurité (ANP, Gendarmerie nationale, Douane, Police) montrent l’ampleur de ce fléau. Pratiquement tous les réservoirs des stations-services de Tlemcen sont asséchés en un laps de temps record.
Au niveau des stations Naftal, les marques de voitures les plus signalées sont, entre autres, la Mercédès, les Renault 21 et 25 dont les réservoirs sont de grandes contenances. Selon des statistiques, plus de 4.000 véhicules de ce type et autres camions acheminent gas-oil et essence vers le Maroc à travers des pistes.
Ces véhicules sont connus sous le nom de « Moukatilate » (les combattantes). En effet, les véhicules des hallabas sont aussi à l’origine de plusieurs accidents de la circulation. N’empêche : « la contrebande du fuel rapporte gros. Les jeunes dorment le jour et bossent la nuit », souligne un contrebandier originaire de Souani.
En effet, c’est toute une armada qui active dans l’informel. Même les baudets sont utilisés dans ce commerce. Cet animal est initié pour acheminer seul les jerricans de l’autre côté de la frontière. En outre, la mafia utilise également des embarcations spéciales pour l’acheminement de la drogue par voie maritime.
Malgré les projets de réalisation de 25 postes frontaliers pour lutter contre la contrebande et le trafic des stupéfiants, ainsi que les efforts des gardes-frontières, le phénomène, bien que réduit grâce à l’action des services de sécurité, se poursuit. Et pour cause, la drogue demeure la principale source de gains illégaux des groupes du crime organisé.
Des saisies record ont été effectuées depuis le début de cette année. Pour le seul mois d’octobre, plus de 55 quintaux de résine de cannabis ont été saisis, dont 35 quintaux près de la localité d’El Aricha et 10 à Ghazaouet.
Les saisies enregistrées depuis le début de l’année, estimées à quelque 60 tonnes, ne représentent qu’un faible taux par rapport aux quantités qui passent. A la frontière, et en plus des activités informelles, il a été constaté une forte présence migratoire venue du Maroc.