Salariés, chômeurs, retraités crient leur détresse. Après la grande manifestation de Ouargla, d’autres actions se préparent.
Le printemps s’annonce chaud sur le front social. Grève, sit-in, manifestation, les actions de protestations meublent l’actualité nationale ces jours-ci. Le malaise s’exprime à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Salariés, chômeurs, retraités crient leur détresse. Malgrè les dispositions prises par le gouvernement ces derniers temps, la contestation persiste. Après la grande manifestation de Ouargla, d’autres actions se préparent. Les chômeurs de Ghardaïa comptent également investir la rue pour brandir leurs revendications.
Le syndrome risque de toucher toutes les wilayas. La réaction du gouvernement envers la population du Sud peut aiguiser les appétits des contestataires. Preuve en est, plusieurs mouvements de contestation ont été observés durant cette semaine. Mardi dernier, les ex-rappelés de l’ANP sont revenus à la charge. L’adoption de la loi sur les pensions militaires n’a pas réglé le problème. Ils étaient des centaines à marcher à Tizi Ouzou.
Venus de différentes wilayas, entre autres Alger et Bouira, les manifestants ont réclamé un statut spécifique. Ces derniers estiment que la loi sur les pensions des militaires adoptée récemment par le Parlement est loin de répondre à l’espoir et aux attentes nourris par l’ensemble du collectif qui espérait que cette loi serait élargie à tous les rappelés, sans distinction aucune.
Le secteur de la santé n’en finit pas avec ses maux.
Le dialogue lancé par la tutelle n’a pas apporté ses fruits. Les grèves cycliques sont de retour. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) observe une grève depuis le lundi dernier. Cette action est engagée en signe de protestation contre l’application «partielle» par le ministère de la Santé du statut particulier de ce corps.
Les blouses blanches ont complètement paralysé les hôpitaux, prenant en otage les patients. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) initiateur de ce mouvement de grève, appelle la tutelle à honorer ses engagements concernant l’application du statut particulier du corps paramédical, appliqué jusque-là seulement à 20%. Le syndicat attend ainsi l’application du volet lié à la formation, les primes de permanence, de contagion, de risque et de garde. L’intégration des paramédicaux brevetés dans le nouveau statut ainsi que la mise en application d’un dispositif réglementaire accompagnant dans la nomination aux postes supérieurs.
La grève a pris fin hier, mais le syndicat promet de revenir à la charge si le ministère de tutelle ne réagit pas. L’éducation n’a pas échappé également à la colère.
Les travailleurs relevant des corps communs et ouvriers professionnels du secteur de l’éducation montent au créneau. D’ailleurs, ils étaient plus d’une centaine à faire le déplacement au siège de la Centrale syndicale pour observer un sit-in de protestation. Ils revendiquent la «satisfaction du contenu de la plate-forme de revendications datant de 2009». Ils revendiquent également leur intégration dans le statut de l’éducation, des hausses de salaire à hauteur de 40%, la titularisation de tous les contractuels, la réinstauration des primes de permanence et de bonification, entre autres.
«Leur situation socioprofessionnelle est des plus déplorables et leurs salaires demeurent toujours des plus bas», en rappelant qu’ils n’avaient bénéficié jusqu’à maintenant que de 25% d’augmentation. Estimés à 130.000 travailleurs à l’échelle nationale, les corps communs ne comptent pas baisser les bras.