Par Wafia Sifouane et Leila ZAIMI
Les syndicats autonomes des secteurs de l’Education et de la Santé ont décidé de rejoindre le mouvement de protestation populaire qui rythme la vie du pays depuis le 22 février dernier.
En effet, l’Intersyndicale de la santé a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle a exprimé son «soutien total» au mouvement pacifique de protestation de la population. «L’Algérie vit actuellement une situation inédite et historique avec un soulèvement populaire sans précédent à travers tout le territoire national touchant toutes les couches de la société», indique l’Intersyndicale. «Face au refus de laisser notre Algérie sombrer dans le chaos, nous apportons notre soutien total au mouvement pacifique déclenché le 22 février 2019 et délivrons le message aux autorités de prendre en considération cet appel», ajoute l’Intersyndicale, qui réunit aujourd’hui cinq syndicats de la santé. Il s’agit du Syndicat national des praticiens et spécialistes de la santé publique (Snpssp), Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (Snmgsp) et le Syndicat national des enseignants chercheurs universitaires (Snechu).
L’Intersyndicale a aussi appelé les autorités à se montrer « réceptives» à l’appel de la population pour éviter un éventuel embrasement. «Nous attirons l’attention contre les conséquences qui découleraient du refus d’y répondre et les risques d’embrasement de notre pays», rapporte le même document. Face à l’actualité en perpétuel mouvement, l’Intersyndicale a indiqué qu’elle demeure réunie en session ouverte afin de suivre «l’évolution de la situation».

De son côté, l’Intersyndicale de l’éducation, qui avait jusque-là préféré se consacrer aux revendications des travailleurs du secteur, a décidé de se mettre à l’action en appelant à une grève nationale, le 13 mars prochain, avec des marches pacifiques ayant pour point de départ les directions de l’éducation de l’ensemble des wilayas du pays.
L’Intersyndicale de l’Education, qui réunit six syndicats autonomes, a aussi appelé l’ensemble des travailleurs du secteur à participer activement à la marche nationale prévue le 8 mars.
Dans ce sillage, elle a annoncé son boycott de l’ensemble des activités et réunions organisées par le ministère de l’Education nationale dans le contexte actuel. Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat algérien des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela) et le Conseil national autonome des personnels du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) avaient déjà initié une grève nationale de deux jours, les 26 et 27 février, engageant ainsi un véritable bras de fer avec la tutelle.
L’Intersyndicale de l’éducation nationale, qui avait répondu favorablement à l’appel au dialogue de la ministre, qui s’était traduit par des réunions bilatérales, a boycotté la dernière rencontre à laquelle a appelé la ministre la veille de la grève. Par ailleurs, l’Union nationale de l’Ordre des avocats algériens a lancé un appel, hier, au respect de la Constitution à l’occasion de la tenue de l’élection présidentielle, annonçant un sit-in des avocats, le lundi 11 mars, devant les tribunaux. Dans un communiqué, l’Union propose «un report de l’élection présidentielle et l’organisation d’une période de transition d’une année gérée par un gouvernement qui doit bénéficier de toutes les prérogatives de tenir et d’encadrer des élections libres».
La même organisation s’est félicitée par ailleurs du caractère pacifique qui a dominé les manifestations de rue organisées récemment, notamment celles qui ont eu lieu dans la capitale le 22 février et le 1er mars.