Front social en ébullition : La LADDH dit stop à la bastonnade

Front social en ébullition : La LADDH dit stop à la bastonnade

Exprimant son soutien aux luttes que mènent les travailleurs de plusieurs secteurs d’activité, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), accuse les autorités d’être responsables de la multiplication des mouvements de contestations que connait le pays ces derniers mois.

L’ONG appelle ainsi à favoriser le dialogue au lieu de l’usage de la matraque. La LADDH, en réaction aux grèves qui secouent plusieurs secteurs en ce début d’année 2018 comme la Santé, l’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur, le Transport aérien et même la Défense nationale, a rendu public un communiqué dans lequel elle affirme suivre de près ce dossier.

Rappelant avoir déjà tiré la sonnette d’alarme et prévenu d’une éventuelle implosion chez, notamment, les travailleurs de la Fonction publique, l’ONG en tient le gouvernement et la Centrale syndicale pour seuls responsables. Selon elle, la politique du gouvernement «libérale» et qui favorise «la classe bourgeoise» a poussé la classe moyenne à sortir dans la rue pour dénoncer la cherté de la vie et appeler à plus de droits et de protection. Elle accuse également la Centrale syndicale à savoir l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de se tourner vers les organisations patronales au détriment des préoccupations des travailleurs.

Toujours, dans le même contexte, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme exprime sa préoccupation quant à une éventuelle atteinte aux acquis des algériens, notamment en ce qui concerne la gratuité de l’enseignement et des soins mais aussi le droit à la retraite anticipée.

La Ligue a, en outre, dénoncé les atteintes aux libertés syndicales, aux libertés d’expression, et aux répressions de manifestants. Elle a également dénoncé les révisions annuelles des lois de finances incluant une hausse permanente de l’inflation, des impôts, des prix de produits de large consommation et la faiblesse du pouvoir d’achat des algériens.

Devant cet état de fait, l’ONG tout en affirmant son soutien aux contestataires de différentes catégories, lance un appel aux autorités et aux responsables du gouvernement pour traiter la colère des manifestants avec sagesse et éviter tout débordement ou dérapage. Elle appelle également à la prise de décisions courageuses pour atténuer cette colère, à l’ouverture des canaux de dialogues avec les syndicats et les organisations estudiantines, faire participer les syndicats autonomes lors des réunions tripartites, l’amélioration du pouvoir d’achat de la classe moyenne, et enfin, à la protection des acquis des travailleurs.

Ania Nait Chalal