L’année 2012 ne sera pas différente de celle qui l’a précédée sur le plan social. Les grèves et autres mouvements de protestation seront au rendez-vous. Outre les réformes politiques qu’ils doivent mener à bon port et les élections législatives qu’ils doivent organiser au premier semestre de l’année en cours, les pouvoirs publics auront à faire face à une agitation sociale plus ardue.
Le ton est déjà donné avec une grève demain dans le secteur de l’éducation. En effet, les corps communs de ce secteur observeront demain un mouvement de contestation dans les écoles. Le deuxième jour du boycott qui mobilisera plus de 130 000 concernés sera ponctué d’un sit-in devant les directions de l’éducation des wilayas. Ce mouvement est justifié par le non-respect des engagements de la tutelle. Le ministère avait promis de prendre en charge les doléances de la corporation, notamment l’intégration des corps communs dans le secteur de l’éducation, l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation de leurs salaires dont la fourchette varie entre 13 000 et 24 000 DA. Les enseignants contractuels ne désarment pas. Les déclarations du ministre de tutelle ne semblent pas affecter le moral des enseignants qui réclament l’intégration dans leurs postes. Ces derniers comptent revenir à la charge dans les tout prochains jours à travers une nouvelle série de protestation. Le secteur de la santé, affecté déjà par «une éternelle» crise de médicaments sera également secoué par un débrayage. Les enseignants hospitalo-universitaires entameront, à partir du 8 janvier, une grève cyclique de trois jours renouvelable chaque semaine. L’appelle à la grève est lancé par le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires. La corporation exige du ministère de la Santé l’installation d’une commission d’enquête pour décortiquer les vraies raisons de la pénurie de médicaments. Deuxième exigence de la corporation : trancher définitivement la question sur le régime indemnitaire de la santé. Une promesse annoncée depuis deux ans mais qui n’a jamais été respectée, selon le président du syndicat. Les praticiens spécialistes et généralistes de la santé publique n’écartent pas, eux, un retour à la protesta si leurs revendications (qui datent de plusieurs années) ne sont pas prises en charge. Les médecins exerçant dans le secteur public exigent la promulgation d’un nouveau statut particulier, l’élaboration d’un nouveau régime indemnitaire et un quota de logements de fonction. Les manifestations de rue sont également au rendez-vous pour cette entame de l’année 2012. Plusieurs axes routiers à Tizi Ouzou sont fermés à la circulation depuis hier, lundi, par des villageois qui réclament l’amélioration de leur cadre de vie. La RN 12 reliant Béjaïa à Alger, via Tizi Ouzou, est la plus touchée par ces actions de rue. Cet axe le plus névralgique de la région est fermé à Oued Aïssi (10 kilomètres à l’est de la ville de Tizi Ouzou) et au niveau de la rocade sud, située dans la périphérie sud de la ville chef-lieu de wilaya. À Oued Aïssi, près de 200 habitants de la cité bidonville ont procédé à la fermeture de cette route nationale au niveau de l’hôpital psychiatrique pour dénoncer «la fuite en avant des autorités qui ont promis de les reloger dans le cadre du programme RHP avant la fin de l’année 2011». Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la route avec des pierres. Même constat dans la wilaya de Béjaïa où les habitants ont procédé à la fermeture des sièges de la mairie et de la daïra d’Adekar. Ils ont également fermé la route nationale N° 12 qui relie Béjaïa à Tizi Ouzou. Les habitants de ce village veulent ainsi exprimer des revendications liées au bitumage de la route, l’alimentation en eau potable, l’accélération des travaux des projets de réalisation d’une maison de jeunes, d’un stade ainsi que l’ouverture des pistes agricoles. L’année 2012 risque également d’être l’année des augmentations des prix des matières de première nécessité, puisque la Banque mondiale vient d’avertir à travers un nouveau rapport sur la flambée des prix dans les cours internationaux. L’Algérie qui importe presque tout ne sera pas épargnée par cette hausse des prix qui se répercutera malheureusement sur les citoyens à faibles revenus. Et l’on sait à quoi a conduit l’augmentation des prix du sucre et de l’huile au début de l’année écoulée.
H. L.